Au lendemain de l'élimination des Chiefs de Kansas City, la déception était encore vive pour Laurent Duvernay-Tardif. C'est lorsque Antonio Brown a capté la dernière passe du match que le Québécois a pleinement réalisé que ce sont les Steelers de Pittsburgh qui poursuivraient leur saison, et non les Chiefs.

«On visualise toujours qu'on joue dans la ronde suivante, et lorsqu'on réalise que ça ne se produira pas, ça nous frappe de plein fouet», a expliqué Duvernay-Tardif.

«C'est difficile d'accepter une défaite comme celle-là et de constater que la saison est terminée après tous les efforts qu'on a investis.»

Les Chiefs se sont approchés à 2 points des Steelers avec un touché en fin de match, mais une pénalité d'Eric Fisher avec 2:47 à faire au quatrième quart a annulé la transformation de deux points qu'avait réussie les Chiefs. Plutôt que de se retrouver à égalité, 18-18, les Chiefs devaient réussir leur transformation de la ligne de 12 verges des Steelers et n'ont pas été en mesure de le faire.

Après la rencontre, l'ailier rapproché Travis Kelce a sévèrement critiqué le travail des officiels, mais il ne fait aucun doute que Fisher a retenu James Harrison. S'il ne l'avait pas fait, le secondeur des Steelers aurait presque assurément empêché Alex Smith de décocher sa passe.

«Je ne vais pas commenter le travail des arbitres», a dit Duvernay-Tardif, qui a estimé que les Steelers méritaient de l'emporter, eux qui ont amassé 162 verges de plus que les Chiefs.

«Je pense que les Steelers ont définitivement été plus en mesure de contrôler le ballon et de soutenir leurs séries offensives. Leur jeu au sol a été plus efficace avec Le'Veon Bell, et leur ligne offensive a fait un bon travail. Je pense que c'est plus à ce niveau que le match s'est joué que sur les pénalités», a commenté Duvernay-Tardif.

«Notre défense a très bien joué en les empêchant de marquer un touché. C'est un peu plus difficile d'accepter la défaite compte tenu qu'on [l'attaque] n'a pas été capables de gagner le match», a dit le garde, qui a été insatisfait de la tenue de l'attaque en général, même si elle a marqué deux touchés.

«On n'a pas été capables de soutenir des séries offensives durant tout le match et on a écopé de pénalités coûteuses. Alors, je pense que notre performance en attaque a été un peu décevante.»

Les Chiefs ont pratiquement abandonné leur jeu au sol (14 courses contre 34 passes), ce qui a peut-être facilité le travail de la défense des Steelers.

«Le secret pour gagner des parties de football, c'est d'avoir une attaque équilibrée afin de garder la défense sur ses talons et c'est quelque chose qu'on n'a pas été capables de faire», a admis Duvernay-Tardif, qui poursuivra ses stages en médecine dans trois hôpitaux de Montréal durant la saison morte.

Une fondation sur laquelle construire

Comme on peut se l'imaginer, ça ne parlait pas fort dans le camp des Chiefs après la rencontre. Mais l'entraîneur-chef Andy Reid a mis les choses en perspective.

«Il n'y a pas grand-chose qui se dit dans un vestiaire après un match comme ça. Coach Reid est un homme d'exception, qui est dévoué à son équipe. Alors, lorsqu'il a vu les visages de tout le monde, il nous a rappelé qu'on avait eu une saison exemplaire et qu'il fallait l'utiliser comme fondation pour continuer de peaufiner notre équipe. Et c'est ce qu'on va faire.»

Les Chiefs devront toutefois prendre des décisions importantes au cours des prochains mois. Leur masse salariale pour la saison prochaine se situe déjà légèrement au-dessus du plafond, et quelques joueurs importants, notamment le demi de sûreté Eric Berry, pourraient devenir des joueurs autonomes sans compensation en mars.

«C'est la réalité du football professionnel. Les joueurs viennent et partent. Il y a le plafond salarial à respecter, et une équipe ne peut pas satisfaire les exigences salariales de tous les joueurs», a observé Duvernay-Tardif, qui a déjà les yeux tournés vers la saison 2017.

«Je pense qu'on a connu une belle saison. On a eu une fiche exceptionnelle et on a gagné le titre de notre division. Il faut cependant se souvenir que le but est d'aller jusqu'au bout, et ça nous servira de motivation durant la saison morte.»