Dans les années 70, c'était les Raiders et les Steelers. Les affrontements Dallas-San Francisco ont ensuite marqué les années 90, puis, plus récemment, il y a eu la guerre épique entre les Steelers et les Ravens.

Il ne manque plus qu'une seule chose pour que les 49ers et les Seahawks, qui se disputeront le championnat de la Conférence nationale, dimanche, obtiennent leur place dans la chronique des rivalités les plus féroces de l'histoire de la NFL: du temps.

Afin de retracer les origines de la nouvelle grande rivalité du football américain, c'est du côté de la NCAA qu'il faut regarder. Avant de diriger les 49ers, Jim Harbaugh était le pilote du Cardinal de l'Université Stanford, tandis que Pete Carroll était l'entraîneur des Trojans de USC avant de s'amener à Seattle.

Et c'est après un match de 2009 que l'animosité entre les deux hommes (même s'ils soutiennent qu'il n'y en a pas) a commencé. Le Cardinal a écrasé les Trojans, 55-21, mais Harbaugh a tout de même opté pour une conversion de deux points après un touché en fin de match. Lorsque les deux entraîneurs se sont rencontrés sur le terrain, un peu plus tard, Carroll a demandé à Harbaugh quel était son problème. Ce dernier lui a posé la même question, et la scène allait faire le tour de l'Amérique.

Carroll et Harbaugh sont demeurés sur la côte du Pacifique, embauchés par les Seahawks et les 49ers, et ont vite relancé leur équipe respective.

Les Niners avaient raté les séries huit années de suite avant l'arrivée de Harbaugh, mais ont atteint la finale de la NFC à chacune de ses trois premières saisons. Les Seahawks avaient perdu 23 de leurs 32 derniers matchs avant l'embauche de Carroll et ils ont participé aux séries à trois reprises en quatre ans depuis son arrivée. Le succès sera toujours l'ingrédient essentiel à toute rivalité.

«On est devenus deux des meilleures équipes de notre division, puis deux des meilleures de la ligue. Le match de dimanche sera donc extrêmement intense», a dit le receveur Golden Tate, qui dispute sa quatrième saison avec les Seahawks.

Non seulement les deux puissances ont suivi une progression semblable, mais encore leur style de jeu est à peu près identique. Une philosophie puisée à la vieille école.

«Je crois qu'on partage la même vision. On veut jouer du football robuste et s'appuyer sur notre défense et notre jeu au sol. C'est historiquement la meilleure façon de connaître du succès et on le voit à nouveau depuis le début des séries», a noté Carroll.

«Nos deux équipes se ressemblent beaucoup et c'est ce qui rend ça si intéressant. Ce sera un match très robuste, et c'est ce qu'on préfère», a renchéri Earl Thomas.

Guerre de mots

Les deux équipes se sont assurées de ne pas fouetter l'ennemi en pesant bien leurs mots cette semaine. Même le volubile et controversé Richard Sherman a été relativement sage dans ses déclarations.

«Je ne déteste personne, alors c'est plus de la passion que de la haine. On ne s'aime pas du tout et il y aura de l'intensité. Mais c'est la nature du football de séries», a rappelé le joueur étoile.

On a eu droit à un discours semblable chez les joueurs des 49ers. «Il n'y a aucun doute qu'il y a beaucoup d'hostilité entre nos deux équipes, mais c'est le football et il y en aura toujours», a commenté Patrick Willis. «S'ils affrontaient une autre équipe, je leur souhaiterais la meilleure des chances, car on fait partie de la même division. Mais c'est nous qui les affronterons, alors il n'y aura pas d'amour sur le terrain», a ajouté le secondeur.

«C'était la même chose lorsque je jouais à Baltimore et qu'on affrontait Pittsburgh. On se respecte en tant qu'adversaires, mais on ne s'aime pas du tout», a dit Anquan Boldin.

Rivaux jusque dans les bureaux

La rivalité entre les Seahawks et les 49ers a atteint un niveau supérieur avant même le début de la saison actuelle. Quelques heures après que les Seahawks eurent transigé afin d'obtenir le receveur Percy Harvin, les Niners ont acquis Boldin. Ce petit jeu s'est ensuite poursuivi pendant la saison.

Les deux organisations ont embauché plusieurs joueurs qui venaient d'être remerciés par l'autre. Devon Wylie, Ryan Seymour, Perrish Cox, B.J. Daniels, Ricardo Lockette, Brett Swain, Mike Person, Cameron Morrah, Chris Harper, Charly Martin et Seneca Wallace ont tous appartenu aux deux équipes à un moment ou à un autre.

Au cours des dernières années, Carroll et les Seahawks ont également obtenu Sherman et Doug Baldwin, deux anciens joueurs de Stanford dont la relation avec Harbaugh avait été houleuse.

«Vous savez tous que ma relation avec Jim Harbaugh n'était pas la meilleure lorsque je jouais à Stanford, mais tout ça est réglé», a par contre soutenu Baldwin. Mais le receveur a ensuite avoué qu'il serait doublement motivé, dimanche: «Il y a toujours un peu plus de motivation lorsqu'on connaît le gars de l'autre côté du terrain.»

Avant le début de la saison, j'ai écrit que les Seahawks et les 49ers formaient les deux meilleures équipes de la NFL. Elles n'ont rien fait pour me faire changer d'idée, bien au contraire. En ce sens, le choc au CenturyLink Field risque d'être la finale avant la finale.

Dans le caucus

Harvin absent, Wright en uniforme

Percy Harvin ne participera pas au match de dimanche en raison de la commotion cérébrale qu'il a subie la semaine dernière. «C'est très décevant pour lui, mais il sera de retour à l'entraînement la semaine prochaine», a indiqué Pete Carroll, vendredi, ayant manifestement bon espoir de l'emporter sur les 49ers. En contrepartie, les Seahawks pourront compter sur K.J. Wright, qui s'était fracturé un pied le 8 décembre à San Francisco.

Kaepernick critiqué par Montana

Dans une entrevue avec le USA Today Sports, Joe Montana a formulé quelques observations au sujet du jeu de Colin Kaepernick. «J'aime sa mobilité et le fait qu'il lance le ballon profondément, mais il pourrait parfois être plus précis lorsqu'il reste dans la poche protectrice et que la défense exerce de la pression sur lui», a commenté le légendaire quart-arrière. Montana croit également que Kaepernick devra améliorer sa précision. «Ses receveurs sont souvent complètement libres et il rate ses passes.» L'ancien quart des Niners a-t-il voulu motiver Kaepernick? Celui-ci a souvent disputé de très bons matchs après avoir été critiqué.

Imperturbable Wilson

Les statistiques de Russell Wilson sont en baisse depuis cinq matchs, mais cela ne semble pas trop déranger le flegmatique quart-arrière. «Je ne suis pas quelqu'un qui accorde de l'importance aux statistiques. J'aimerais bien mener la ligue statistiquement, car cela voudrait dire qu'on gagne, mais on est une équipe qui privilégie le jeu au sol. Alors ça ne me dérange pas le moindrement. On a une fiche de 14-3 et on s'apprête à disputer la finale de la NFC.»

Le chiffre préféré des Seahawks

Les partisans des Seahawks sont un peu plus nombreux de jour en jour dans les rues de Seattle. Il y a eu une marche officielle au centre-ville, vendredi, et on voit des drapeaux sur lesquels est imprimé le chiffre 12 un peu partout. On prend le fameux 12e homme des Seahawks au sérieux par ici. À quel point? Le quartier général des Seahawks se trouvent à Renton, en banlieue de Seattle. L'adresse du complexe est le 12 Seahawks Way. Rappelons que les Seahawks ont gagné 17 de leurs 18 derniers matchs à domicile, en partie grâce à la foule survoltée du CenturyLink Field.