En 2011, les Lions de la Colombie-Britannique ont remporté la Coupe Grey devant leurs propres partisans. La saison dernière, les Argonauts de Toronto ont répété l'exploit alors qu'ils ont gagné le championnat dans la Ville reine.

Cette année, Regina sera la ville hôte de la finale canadienne, et les Roughriders de la Saskatchewan ont bien l'intention de poursuivre la tendance des «hôtes champions».

Bien qu'il ne s'agisse que de la troisième semaine d'activités, les Riders sont les seuls à ne pas avoir subi la défaite et constituent l'équipe la plus impressionnante depuis le début du calendrier.

Après deux présences consécutives à la Coupe Grey en 2009 et 2010, les Riders ont raté les éliminatoires en 2011 avec une fiche médiocre de 5 victoires et 13 défaites. C'est alors que le directeur général, Brendan Taman, a décidé de renverser la vapeur et de ramener son club au sommet. Objectif : Coupe Grey 2013.

Mais comment bâtir une formation aussi compétitive après seulement deux saisons?

L'organisation a d'abord embauché le jeune mais prometteur Corey Chamblin afin de combler le poste d'entraîneur-chef. Il apporte une approche nouvelle, dynamique et très intense. L'entraîneur des Steelers de Pittsburgh, Mike Tomlin, a d'ailleurs donné son appui à Chamblin lors du processus d'embauche. Ce n'est donc pas une coïncidence que la comparaison entre les deux hommes soit si naturelle.

Sur le terrain, Taman a décidé de rebâtir en débutant avec sa ligne à l'attaque : ingrédient essentiel pour gagner au football. Il a fait de Ben Heenan le tout premier choix au repêchage, en plus d'ajouter les joueurs étoiles Dominic Picard et Brandon LaBatte. En dénichant l'excellent porteur Korey Sheets lors du camp d'entraînement en 2012, les Riders venaient de solidifier le jeu au sol et d'offrir une excellente protection de passe au quart Darian Durant.

Phase numéro 2

De retour dans les séries éliminatoires en 2012, la Saskatchewan entreprend la phase numéro 2 de sa construction en s'attaquant aux positions qualifiées de «talents». Le directeur général profite donc de la période d'autonomie des joueurs pour revamper sa tertiaire grâce à l'ajout de l'ancien et controversé joueur des Alouettes Dwight Anderson, ainsi que de Carlos Thomas et Weldon Brown. Il ajoute de l'expérience au poste de receveur en transigeant pour les services de Geroy Simon (meneur de tous les temps pour les verges par la passe). Finalement, il embauche le joueur canadien par excellence lors de la dernière Coupe Grey, l'ailier défensif Rickey Foley.

Mais le changement le plus notable a été l'embauche de George Cortez à titre de coordonnateur offensif. Cortez pilotait la meilleure attaque de la ligue la saison dernière, alors qu'il était à la barre des Tiger-Cats de Hamilton. Considéré comme l'un des meilleurs de sa profession, il a déjà permis à son attaque de s'imposer face aux Eskimos d'Edmonton et aux Stampeders de Calgary.

Alors que Cortez possède plusieurs qualités, ce qui ressort le plus est son imprévisibilité. Par exemple, il présentera des fronts à sept, typiquement désignés pour courir avec le ballon, mais décidera d'utiliser un jeu de passe. C'est un système et une sélection de jeux qui forcent constamment les défenses adverses à deviner et à hésiter. Or, hésiter n'est pas un luxe qu'on peut s'offrir en défense, car une fraction de seconde peut faire la différence entre la réussite et l'échec d'un jeu. Avec des armes telles que Weston Dressler et Chris Getzlaf, l'unité offensive donnera assurément des cauchemars aux équipes adverses en 2013.

Le parcours sera long et ardu pour les Riders, mais les bases de la construction sont bien solides. Il est encore très tôt, mais avec ceux qui se disent les meilleurs partisans de la ligue et un avantage du terrain qui pourrait s'étendre jusqu'à la finale canadienne, tout est en place pour voir l'équipe hôte remporter la Coupe Grey pour une troisième année consécutive.