On s'attendait à un match âprement disputé entre les Alouettes et leurs plus proches poursuivants au classement, les Argonauts de Toronto, hier après-midi au stade Percival-Molson.

Autant les Alouettes ont brillé, autant les Argos ont été brouillons: Montréal l'a emporté facilement, 31-10, pour accentuer son avance à quatre points sur Toronto au premier rang de sa division et ainsi porter sa fiche à 8-4.

L'entraîneur Marc Trestman a répété toute la semaine qu'il avait confiance en la recrue Victor Anderson, appelé à remplacer le porteur de ballon Brandon Whitaker, perdu pour la saison. Et le jeune homme n'a pas déçu: il a amassé 76 verges par la course, 51 verges par la passe et marqué deux touchés.

«C'est vraiment une victoire d'équipe, a lancé, tout feu tout flamme, cet ancien de Louisville, dans la NCAA, après la rencontre. La ligne offensive a fait du gros boulot, Anthony Calvillo a toujours su repérer les receveurs libres, la défensive a été solide et les unités spéciales, spectaculaires.»

Le jeu du match s'est produit avec 10:39 à faire au troisième quart, lorsque le petit Trent Guy a rapporté le ballon sur 129 verges pour le touché, après un placement raté de Toronto. Au lieu de mener 17-9, les Alouettes prenaient plutôt une confortable avance de 24-6. Ce spectaculaire retour de botté de 129 verges, qui a soulevé les 23 209 spectateurs, constituait un nouveau record pour les Alouettes.

«Nos entraîneurs ont mis l'accent sur cet aspect du jeu cette semaine, a déclaré Trent Guy. Sur le jeu, je ne sais pas vraiment quelles étaient les instructions, mais je n'ai jamais hésité à quitter la zone des buts. Mais le pire, c'est que je croyais au départ que le ballon allait passer par-dessus ma tête.»

Il s'agit d'un match à oublier pour Toronto, qui a aussi perdu son quart Ricky Ray, victime d'une blessure au genou alors que son club tirait déjà de l'arrière 10-0, au premier quart.

Anderson et Calvillo s'illustrent

Le match a bien commencé pour les Alouettes. Dès leur première possession de ballon, Anderson a fait des siennes.

Après une course de 22 verges, Anderson a transformé une courte passe de Calvillo en touché de 40 verges. Cette poussée a été rendue possible à la suite d'une pénalité coûteuse des Argos pour avoir saisi le masque par le protecteur facial.

«J'étais complètement vidé après cette séquence, a avoué, candide, le porteur de ballon, dont c'est la deuxième année dans la LCF. Mais mes coéquipiers m'ont rassuré en me disant que j'allais finir par retrouver mon souffle!»

Les Argonauts ont menacé à leur tour au ballon, sauf que l'attaque a cafouillé, d'abord en situation de deuxième essai avec une passe trop longue, puis lors d'une tentative de placement: une mauvaise remise a privé Toronto de trois point et permis aux Alouettes de reprendre le ballon dans une position relativement confortable à leur ligne de 42.

Les Alouettes ont accentué leur avance à 17-3 avec un peu plus de quatre minutes à faire dans la demie. Le quart Anthony Calvillo a été particulièrement brillant avec trois passes consécutives d'une précision chirurgicale à Brandon London, receveur de 6'4 dont le retour était attendu.

Après avoir réussi ces passes de 36, 19 et 12 verges, Calvillo, de la ligne de 10 adverse, a lancé une courte passe en désespoir de cause à Trent Guy pour échapper aux ailiers défensifs adverses. Guy s'est faufilé entre les demis défensifs de Toronto pour marquer.

«Je vais m'en souvenir, car il s'agissait de mon premier touché dans les rangs professionnels», a dit Guy.

Victor Anderson a cloué le cercueil des Argos en marquant son deuxième touché du match en fin de troisième quart, à la suite d'une course de cinq verges. S.J. Green venait de permettre aux Alouettes de s'installer à moins de 10 verges de la zone des buts en captant une longue passe de 49 verges, qui lui permettait par ailleurs d'atteindre le plateau des 1000 verges cette saison.

Calvillo a réussi 15 de ses 29 passes, pour des gains de 329 verges. Il a également passé pour deux touchés et subi deux interceptions, mais a surtout fait les jeux importants au bon moment.

La défense n'a pas donné le moindre touché à ses adversaires. Un match comme les entraîneurs - et les partisans - les aiment!