Les Argonauts de Toronto se sentaient-ils redevables envers les Eskimos d'Edmonton? Cory Boyd était-il le dernier élément de la transaction qui a envoyé Ricky Ray à Toronto?

C'est la deuxième fois en quelques mois que les Argos et les Eskimos sont impliqués dans un dossier qui défie toute logique. Après avoir obtenu Ray pour une bouchée de pain l'hiver dernier, les Argos ont remercié Cory Boyd, dimanche. Le demi offensif a rapidement accepté de poursuivre sa carrière à Edmonton.

Scott Milanovich, entraîneur-chef des Argos, a soutenu que les statistiques ne disaient pas toujours la vérité lorsqu'il a commenté le renvoi de Boyd.

Il est tout de même assez étonnant que les Argonauts se soient départis du meneur de la ligue au chapitre des verges au sol (447) sans rien obtenir en retour...

Qui sait, Boyd était peut-être devenu un indésirable chez les Argos. Chose certaine, son style de jeu ne cadrait pas bien avec le nouveau système offensif instauré par Milanovich, qui nécessite la présence d'un porteur de ballon polyvalent, aussi habile dans le jeu aérien que dans le jeu au sol.

Le congédiement de Boyd confirme cependant une chose: la valeur des demis offensifs au football professionnel n'a jamais été aussi basse. Les équipes de la NFL et de la LCF s'en départissent comme de vieilles chaussettes trouées.

«Je n'y pense pas trop. Je fais ce qui est exigé de moi et je donne le meilleur de moi-même», a commenté Brandon Whitaker, hier, au sujet de l'avenir de plus en plus précaire des demis offensifs.

«En plus de porter le ballon, je pense qu'il faut être un bon receveur de nos jours. C'est d'ailleurs pourquoi je travaille beaucoup sur mes qualités de receveur pendant la saison morte. Le jeu est en évolution, il y a de plus en plus de formations à cinq receveurs au football américain, et à six receveurs ici.»

Plusieurs porteurs d'expérience ont eu de la difficulté à trouver du travail en vue de la saison actuelle dans la Ligue canadienne. Avon Cobourne a été réembauché par les Tiger-Cats de Hamilton après avoir été remercié, tandis que Joffrey Reynolds et Wes Cates ont été incapables de trouver preneur.

On dit souvent que la position de botteur est la plus ingrate au football, mais ce n'est manifestement plus le cas. En plus de se faire plaquer à chaque jeu ou presque, ce qui mène à des carrières écourtées, les porteurs de ballon n'ont à peu près plus aucune sécurité d'emploi. Le porteur le plus productif de la LCF vient de le constater.