C'était la traditionnelle journée des médias, hier au stade Lucas Oil, et pour la première fois de l'histoire, quelques milliers de partisans ont pu assister à l'événement. Ils ont entre autres pu voir des journalistes déguisés, dont un sosie de Frank Zappa, qui se promenait avec un dragon miniature qu'il disait magique. Bref, une ambiance bon enfant.

Mais pour deux des joueurs présents, il n'y avait rien de léger dans les questions qui leur ont été posées. Les recrues Mark Herzlich et Marcus Cannon, qui évoluent respectivement pour les Giants et les Patriots, ont plutôt dû raconter comment s'était déroulé leur combat contre le cancer.

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Herzlich a appris qu'il était atteint d'un cancer des os, en 2009, quelques mois après avoir reçu le titre du joueur défensif par excellence de sa conférence dans la NCAA. Ses médecins étaient catégoriques: il ne jouerait plus jamais au football, et la tumeur dans sa jambe gauche pourrait même l'empêcher de marcher.

«Se faire dire qu'on ne marchera peut-être plus jamais, puis de se retrouver au Super Bowl, c'est une sensation assez incroyable. Après tout ce que ma famille et moi avons vécu, c'est toute une récompense», a raconté Herzlich, hier.

Après six mois de chimiothérapie et 15 traitements de radiothérapie, Herzlich a contre toute attente pu renouer avec le football, l'été dernier. Celui qui devait être sélectionné en première ou en deuxième ronde avant d'être atteint de son cancer a toutefois été ignoré par les 32 équipes au repêchage d'avril dernier.

«J'étais à New York pour le repêchage, et je sentais que tout le monde me prenait en pitié. Ce fut une expérience difficile», dit le secondeur, qui a été embauché à titre de joueur autonome par les Giants.

Les Patriots ont sélectionné Cannon en quatrième ronde, même si le garde souffrait d'un lymphome non hodgkinien. Comme Herzlich, Cannon aurait été repêché plus tôt n'eût été ses problèmes de santé.

«Aucune autre équipe ne voulait de moi, alors que les Patriots aient pris un risque m'a vraiment fait du bien. Ça m'a donné beaucoup de confiance pour poursuivre mon combat.»

Herlzich et Cannon ont discuté ensemble à quelques reprises dans le passé, eux qui ont le même agent. Deux jeunes réservistes, ils pourraient fort bien passer le match de dimanche sur le banc. C'est tout de même une journée qu'ils savoureront entièrement, comme celle d'hier, passée au milieu de journalistes vêtus d'une cape.