La LCF avait sérieusement besoin de se trouver de nouveaux quarts-arrière afin de prendre la relève des Anthony Calvillo, Henry Burris et compagnie, et elle en a trouvé un en la personne de Travis Lulay, nommé le joueur par excellence du circuit, jeudi soir.

Même s'il est âgé de 28 ans, Lulay est considéré comme un jeune joueur dans la Ligue canadienne en raison de son peu d'expérience, lui qui a amorcé sa première saison à titre de quart partant en juillet dernier. Son entraîneur-chef chez les Lions de la Colombie-Britannique estime cependant qu'il est en voie de connaître une très bonne carrière. Et disons que Wally Buono s'y connaît en la matière, ayant déjà dirigé Doug Flutie, Jeff Garcia et Dave Dickenson, notamment.

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«Ces trois joueurs faisaient partie de l'élite, et je pense que Travis deviendra un quart de cette trempe. Il possède la même qualité essentielle que ces trois quarts, l'intelligence. Et c'est un très bon leader en raison de sa prestance, ses coéquipiers le respectent beaucoup», a expliqué Buono.

Un «col bleu»

À voir la façon dont les joueurs des Lions gravitaient autour de lui lors du dîner officiel de l'équipe, jeudi, il est clair que Lulay est déjà l'un des principaux meneurs du club. Même les joueurs défensifs se sont amusés avec lui, et semblaient grandement apprécier sa compagnie.

C'est peut-être parce qu'il est un «col bleu», comme il se qualifie lui-même. Originaire de Salem, en Oregon, Lulay est du type terre à terre, et ne se la joue pas du tout. Un gars simple, souriant, qui apprécie visiblement son succès actuel.

«Mes parents m'ont inculqué de très bonnes habitudes de travail, et c'est probablement pour cette raison que je ne tiens rien pour acquis et que je profite de chaque moment qui passe. Je suis choyé d'avoir obtenu cette occasion de jouer [dans la LCF], et je vais tout faire afin d'en profiter pleinement», a dit Lulay.

«Travis possède plusieurs qualités de joueur qui se marient bien au football canadien, et il a une très bonne tête de football. Mais il est également très travaillant, il est souvent le dernier joueur à quitter le stade», a dit Jacques Chapdelaine, coordonnateur offensif et entraîneur des quarts-arrière des Lions.

Chapdelaine et Lulay entretiennent une bonne relation de travail, et le quart-arrière estime qu'une grande partie de ses succès est attribuable aux enseignements qu'il reçoit du Québécois.

«Lorsqu'il est question du jeu canadien, Jacques est ma personne ressource. Il possède énormément d'expérience dans cette ligue, et y a connu beaucoup de succès», souligne Lulay.

Le sympathique quart-arrière a terminé la saison avec des totaux de 4815 verges, 32 touchés et 11 interceptions. Est-il surpris d'avoir connu autant de succès aussi rapidement?

«J'ai toujours eu beaucoup de confiance en mes moyens, alors pas vraiment. Mais je suis également réaliste, et je savais que je n'apprendrais pas tout du jour au lendemain. Je pense justement que j'ai mieux joué à partir du moment où j'ai été moins exigeant envers moi-même. Lorsque j'ai compris que c'était normal de commettre des erreurs, et que c'était en apprenant de celles-ci qu'on s'améliore.»

Heureux au Canada

Lulay admet qu'il ne connaissait pas grand-chose du Canada avant de se joindre aux Lions, en 2009. «C'est presque honteux, mais je n'avais jamais traversé la frontière avant de participer à mon premier camp d'entraînement. Et en plus, j'ai vécu à Seattle pendant quelques années... Plus le temps passe, plus j'aime vivre ici (à Vancouver), par contre.»

Il n'y a aucun doute que Lulay pourrait connaître une grande carrière dans la LCF, et il semble effectivement très heureux avec les Lions. Mais comme ce fut le cas avec Flutie, Garcia et Dickenson, il est très possible que Lulay suscite l'intérêt de certaines équipes de la NFL. Plusieurs d'entre elles ont probablement même déjà inscrit une note dans leur agenda à cet effet.