Deux jours après l'humiliante défaite de son équipe en Colombie-Britannique, Marc Trestman semblait dans un très bon état d'esprit, lundi. Étonnamment, l'entraîneur-chef des Alouettes était de très bonne humeur.

«Pourquoi je ne le serais pas? On a la chance d'accomplir quelque chose de fantastique. Je suis excité, et excité pour notre équipe, a-t-il affirmé. La saison régulière est terminée. On a fait du mieux qu'on pouvait, et maintenant on doit aller de l'avant en restant positifs.»

Avant de passer à la demi-finale de l'Est que les Alouettes disputeront aux Tiger-Cats de Hamilton, dimanche au Stade olympique, revenons tout de même un peu sur le fiasco de samedi soir à Vancouver. Lorsqu'une équipe perd par un écart de sept touchés, les points positifs ne sont jamais très nombreux. Surtout lorsque l'avantage du terrain en séries est en jeu...

«Dans l'ensemble, on n'a pas égalé leur niveau d'intensité, et dans aucune facette du jeu, a commenté Trestman. Dans un match qui revêtait autant d'importance, on se serait attendu à autre chose, mais on ne l'a pas obtenu [l'effort].»

Même si cet effort a été déficient à Vancouver, Trestman et ses adjoints ne croient pas que leurs joueurs ont abandonné contre les Lions. «On s'est posé la question, mais on a jugé que ce n'était pas le cas en regardant l'enregistrement du match», a dit Trestman.

«Croyez-le ou non, lorsqu'on regarde la bande vidéo, on voit qu'il y a une bonne équipe dans ce vestiaire. Nos joueurs savent jouer au football, et lorsqu'ils le font correctement, on forme une équipe très compétitive», a dit l'entraîneur-chef, qui a souligné que son équipe cumulait beaucoup d'expérience de séries.

«On possède plus de joueurs qui ont été dans cette position que n'importe quelle autre équipe. Et on doit utiliser ça à notre avantage cette semaine», a-t-il mentionné.

«Il y a plusieurs champions dans ce vestiaire, des joueurs fiers. Ils savent tous qu'ils n'ont pas bien joué. Mais ils savent également ce dont ils sont capables. On doit leur préparer un bon plan de match et les laisser l'exécuter.»

La vidéo du match

Les joueurs devaient normalement être en congé, lundi, mais les membres de l'attaque ont plutôt décidé de visionner le match de samedi, ce qui a plu à Trestman. «Je suis très heureux que notre attaque ait pris l'initiative de se présenter afin de regarder la vidéo du match. Et notre défense fera la même chose, demain (mardi).»

Selon Trestman, l'attaque a rapidement constaté ce qui avait échoué, samedi soir. «Nos joueurs sont intelligents, et ils ont constaté eux-mêmes ce qui s'était produit et pourquoi. C'est encourageant.»

Ils ont sûrement constaté plusieurs choses, car Trestman a répété, lundi, que c'est toute l'équipe qui a mal joué à Vancouver. «Tous nos joueurs ont connu des ratés à un moment ou à un autre. On n'a pas accordé une assez bonne attention aux détails en défense. Notre technique de base n'a pas été bonne, et on n'a pas bien plaqué. Et ç'a été la même chose du côté de l'attaque. Tous nos joueurs ont commis des erreurs chacun leur tour.»

Emry à la place de Guzman?

Blessé à une cheville contre les Lions, Ramon Guzman devait passer des examens, lundi, afin de connaître la nature exacte de sa blessure. Mais qu'il s'agisse d'une fracture ou d'une entorse, les chances que le secondeur soit en uniforme dimanche sont très minces.

À l'inverse, Shea Emry pourrait effectuer un retour au jeu. Absent depuis le 27 août en raison d'une commotion cérébrale, le Canadien a repris l'entraînement il y a quelques semaines; il avait été remplacé par Guzman. «Je ne peux pas dire que je m'attends à ce qu'il joue, mais les chances sont très bonnes», a indiqué Trestman.

Un retour au jeu d'Emry serait une excellente nouvelle pour les Oiseaux, qui ont dû composer avec plusieurs blessures au cours des derniers mois. Josh Bourke, Kerry Watkins, Mark Estelle, Dwight Anderson et Étienne Boulay ne joueront plus en 2011, et Jerald Brown ratera assurément le match contre les Tiger-Cats. «Je ne me suis jamais servi des blessures comme excuse. Plusieurs équipes ont eu plusieurs blessés, dont la nôtre», a toutefois commenté Trestman.

La voix de la raison

Comme il est généralement très calme en public et avec les médias, on a souvent l'impression que Trestman n'est pas du genre à secouer ses troupes avec des discours enflammés ou en levant le ton. L'entraîneur-chef assure par contre qu'il est capable de le faire.

«Ce que je dis à l'équipe reste dans le vestiaire. Ce n'est pas parce que je dégage certaines choses que je suis toujours posé. J'ai déjà levé le ton au cours de mes quatre années ici. Je laisse parfois parler mes émotions, mais je veux également être la voix de la raison.»

Et c'est exactement ce qu'il a été, lundi, à un moment où plusieurs personnes enterraient déjà son club. Il n'y a parfois rien de mieux qu'une bonne dégelée pour réveiller une équipe - surtout au football. C'est peut-être pour cette raison que Trestman était loin d'avoir l'air abattu, lundi.