Attablé dans un café de la rue Saint-Viateur, Danny Maciocia est dans son élément. Autour de lui, une dizaine de drapeaux d'équipes italiennes de soccer ornent les murs de l'établissement. Voilà le genre d'ambiance qui lui a manqué lors de ses huit années passées dans l'organisation des Eskimos d'Edmonton à titre d'entraîneur-chef, puis de directeur général.

Celui qui débute sa journée en visitant le site web de la Gazzetta Dello Sport («pour ne pas perdre mon italien») n'a donc pas été chamboulé par le retour à Montréal, après son congédiement, en juillet 2010. La même chose n'a pas été vraie pour ses trois filles dont la cadette est née en Alberta.

«Nous n'avions pas de famille, alors nous avons commencé à créer des traditions entre nous. Cela a été difficile pour elles de lâcher tout ça. La bonne nouvelle aujourd'hui, c'est qu'elles peuvent voir leurs cousins ou leurs grands-parents plus souvent. Nous sommes aussi en train de construire une maison et je veux leur donner la même vie qu'elles avaient à Edmonton.»

La gestion d'un groupe de joueurs étudiants a également nécessité un bon ajustement après plus de dix ans passés dans les vestiaires et les bureaux d'équipes professionnelles.

Avant de plonger dans l'aventure avec les Carabins, Maciocia a vécu une sorte de rodage en occupant le poste de coordonnateur offensif avec les Phénix du Collège André-Grasset, dans le collégial AA. Cette parenthèse, un trimestre à peine, l'a confirmé vers la voie universitaire.

«Mon passage à Grasset m'a préparé pour cette expérience avec les Carabins, mais cela n'a pas été toujours pas facile. Il y a des soirs où je rentrais chez moi et mon épouse devait me rappeler que le quart-arrière n'était pas Ricky Ray, mais un jeune joueur. Parfois, il faut les embrasser, parfois, il faut les pousser, mais d'une certaine façon.»

Sa nomination à la barre des Carabins s'est finalement effectuée en novembre 2010, après le non-renouvellement controversé du contrat de Marc Santerre. Après des expériences dans le football junior québécois, en Europe et bien entendu dans la Ligue canadienne, elle lui permet de boucler la boucle. En plus de poser ses livres de jeux dans sa ville natale pour les cinq prochaines saisons, il a hérité d'un défi professionnel à la hauteur de ses attentes.

«Je voulais redonner tout ce que j'avais vécu comme expérience. Je voulais le faire chez moi avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs et dans une institution qui a une bonne réputation académique. Quand je regardais tout ça et, avec le poste qui était disponible, le choix de l'Université de Montréal était naturel.»