Il y a eu le match préparatoire du mois dernier, mais ce soir, il ne s'agira pas d'une répétition ou d'un festival de réservistes. Pour la première fois depuis qu'il s'est joint aux Tiger-Cats de Hamilton, Avon Cobourne disputera un match régulier contre son ancienne équipe.

«Ça changera peut-être dans les moments qui précéderont la rencontre, mais pour l'instant, c'est un match comme un autre», a soutenu Cobourne, hier, tentant tant bien que mal d'éviter de semer la controverse lors de son entretien avec les médias.

«Je n'ai pas hâte de parler, j'ai hâte de jouer. Leur défense est très solide contre la course, mais je pense avoir repéré quelques brèches», a-t-il ajouté.

Cobourne insiste pour dire qu'il n'est pas amer de la façon dont son association avec les Alouettes s'est terminée après cinq saisons, cet hiver. Il prend soin de préciser qu'il ne déteste personne dans le camp des Oiseaux et qu'il y compte encore plusieurs amis.

«Je n'ai aucune amertume, car c'était ma décision de partir. Ils m'ont offert un contrat, et je ne l'ai pas accepté. J'ai accepté une offre supérieure, avec une équipe qui allait me permettre de porter le ballon davantage.»

L'offre en question a fait de Cobourne le demi offensif le mieux rémunéré de la LCF. Un salaire que Jim Popp et les Alouettes n'ont pas voulu lui accorder, notamment parce qu'ils jugeaient que ses meilleures saisons étaient derrière lui. Aux yeux de Cobourne, il méritait le plus haut salaire du circuit parmi ses confrères.

«J'ai fait tout ce qu'ils (les Alouettes) ont exigé de moi, et on a gagné deux championnats. Alors, oui, je voulais être le demi le mieux payé de la ligue. J'aurais été injuste envers moi-même si je n'avais pas exigé de l'être.»

Même si Cobourne soutient le contraire, l'arrivée de Dwight Anderson chez les Alouettes a probablement été un facteur essentiel ayant conduit à son départ de Montréal. Les équipes de la LCF doivent composer avec un plafond salarial inférieur à 5 millions par année, et Anderson a commandé une somme importante.

Leader

En apprenant que les Alouettes avaient embauché Anderson, Cobourne les a ouvertement critiqués sur Twitter en écrivant que l'ancien des Stampeders n'était pas un joueur d'équipe. «C'est la vérité, ce n'est pas comme si je mentais», a lancé Cobourne, hier.

Le volubile porteur de ballon a ensuite raconté que Marc Trestman avait montré un montage vidéo d'Anderson à ses joueurs, il y a quelques saisons. Le comportement du demi défensif était l'exemple parfait de comment ne pas agir sur le terrain...

«Il (Trestman) nous a dit que ce n'était pas de cette façon qu'il voulait que notre équipe se comporte. Il (Anderson) se chicanait avec ses coéquipiers, il injuriait les arbitres. Mais il y a toujours du bon et du mauvais, et il réussira sûrement des jeux importants pour eux», a noté Cobourne.

Il parle peut-être beaucoup, mais personne ne reprochera à Cobourne d'être un joueur égoïste. Il était un leader à Montréal, et sans surprise, il l'est peut-être encore plus chez les jeunes Tiger-Cats.

«Il est exactement le leader qu'on voulait qu'il soit. Dès son arrivée, il n'a pas eu peur de déplaire à certaines personnes. Que ce soit par ses paroles ou ses actions, il mène par l'exemple. Il dit ce qu'il a à dire. Les joueurs l'ont accueilli à bras ouverts, même s'il y a toujours une certaine période d'adaptation à prévoir», a raconté l'entraîneur-chef Marcel Bellefeuille.

«Il est un peu fou, et il arrête rarement de parler, mais c'est un plaisir de jouer avec un gars comme lui», estime l'excellent centre Marwan Hage, l'un des leaders depuis quelques saisons à Hamilton.

La meilleure équipe?

Plusieurs personnes ont sourcillé lorsque Cobourne a déclaré que les Tiger-Cats étaient l'équipe à vaincre au début de la saison. Les joueurs de talent sont soudainement beaucoup plus nombreux à Hamilton, mais la meilleure équipe?

«Les seuls qui nous ont malmenés, ce sont les Eskimos, et la température était mauvaise. On aurait dû vaincre les Blue Bombers, puis on a gagné nos deux matchs suivants. Alors oui, je crois sincèrement qu'on forme l'équipe à vaincre», a réitéré Cobourne, hier.

«Je ne veux pas narguer l'adversaire, je dis simplement la vérité. Et parfois, certaines personnes n'aiment pas entendre la vérité.»