S.J. Green dispute sa quatrième saison avec les Alouettes, mais il obtient sa première véritable chance de s'établir comme un membre important de l'attaque. S'il poursuit sur sa lancée, le receveur de 25 ans ne la laissera pas filer.

Depuis l'arrivée en scène de Marc Trestman, il y a deux ans, le ballon est distribué de façon équitable par Anthony Calvillo et les Alouettes. C'est encore plus le cas cette année. Après trois matchs, trois joueurs ont capté 13 passes, alors que trois autres en ont saisi 11.

Que les Ben Cahoon, Jamel Richardson, Kerry Watkins, Brian Bratton et Avon Cobourne fassent partie de cette liste n'a rien d'étonnant. Ça l'est davantage dans le cas de Green, qui a capté 13 passes pour 168 verges et deux majeurs. L'ancien de l'Université du Sud de la Floride avait attrapé un total de 26 passes à ses trois premières saisons à Montréal, il s'agit donc d'un début de saison que peu de gens avaient vu venir.

Or, l'éclosion de Green ne devrait peut-être pas tant nous surprendre. Ses modestes statistiques chez les Alouettes n'ont pas empêché les Jets de New York de lui faire signer un contrat, l'hiver dernier, un essai qui n'a finalement duré que quelques mois. Green a été remercié par les Jets le 18 mai, mais ne regrette rien.

«Ce fut une expérience incroyable, j'ai appris énormément de choses en regardant des receveurs comme Santonio Holmes et Jerricho Cotchery jouer», a dit Green, hier.

Son séjour chez les Jets ne lui a certainement pas nui. Selon le coordonnateur à l'attaque des Alouettes, Scott Milanovich, c'est un joueur amélioré qui s'est présenté au camp d'entraînement à Sherbrooke, le mois dernier.

«Je ne saurais dire si c'est parce qu'il a plus d'expérience, ou si c'est en raison de son passage chez les Jets, mais il était plus rapide et ses tracés étaient plus précis. S.J. joue très bien à l'heure actuelle, mieux qu'à n'importe quel autre moment de sa carrière», a estimé Milanovich.

Jamel Richardson est un autre receveur qui a connu ses meilleurs moments dans la LCF à la suite d'un séjour au sud de la frontière. Il a capté 113 passes en quatre saisons à Regina avant de passer une partie de la saison de 2007 avec les Cowboys de Dallas. À son retour dans la Ligue canadienne, Richardson a saisi 98 passes en 2008 et 85 en 2009...

«Tout est un peu plus rapide dans la NFL, le rythme, la lecture et l'exécution des jeux. Alors, lorsqu'on revient ici, le jeu nous semble un peu plus lent qu'avant notre départ. S'ensuit une hausse de confiance, et soudainement, vous réussissez plus de jeux», a expliqué Richardson.

Les Alouettes n'ont cependant pas eu besoin des Jets afin de réaliser que Green est talentueux, ils le savent depuis longtemps.

«Il avait souvent démontré de belles choses pendant les entraînements et certains matchs, mais je crois qu'il a atteint un niveau de constance qui n'était peut-être pas là auparavant. On a toujours su qu'il était un très bon receveur, et il a continuellement et graduellement gagné la confiance des entraîneurs et d'Anthony (Calvillo)», dit Milanovich.

L'une des étoiles du palpitant duel que se sont livré les Alouettes et les Roughriders en lever de rideau - grâce notamment à un spectaculaire attrapé lors d'une transformation de deux points en prolongation -, Green a mené l'équipe avec huit réceptions et 107 verges de gains, vendredi dernier, à Vancouver. Deux très bonnes performances en trois semaines, mais Green sait très bien qu'il n'y a rien d'acquis; il a passé suffisamment de temps sur la ligne de touche depuis trois ans pour bien le comprendre.

«Je suis heureux d'obtenir la chance de faire partie de l'attaque régulière. Mais les choses peuvent changer rapidement, alors je sais que je dois continuer de réussir des jeux lorsque les occasions se présenteront», a-t-il dit.

Un receveur physique

C'est en demandant à ses collègues d'évaluer ses forces et ses faiblesses qu'on constate à quel point Green est un joueur polyvalent. «Il est déjà un receveur complet. Ses tracés sont bons, il est rapide, il bloque bien, et il sait comment se démarquer», a résumé Richardson.

«Sa plus grande force, c'est qu'il s'ajuste très bien au ballon. Il me fait un peu penser à Jeremaine Copeland à cet égard. Il utilise bien son gabarit, et son timing est excellent. Et il est très physique, il bloque bien sur les jeux au sol», a estimé Milanovich.

Green est en accord avec la dernière affirmation de Milanovich. «Je pense que ma principale force se situe au niveau de mes blocs. Je possède un bon gabarit, et j'estime que c'est ma responsabilité de m'imposer devant les demis défensifs adverses.»

Un receveur qui accorde une grande importance à ses blocs, voilà qui n'est pas monnaie courante.