Une crise de confiance entre les principales écuries au sujet de la réduction de leurs budgets menace l'existence même de la FOTA, l'association regroupant ces structures de Formule 1, a indiqué dimanche soir Stefano Domenicali, le directeur de l'équipe Ferrari.

Le thème a été abordé lors d'une réunion à Yeongam, où se tenait le Grand Prix de Corée du Sud. «Au niveau de la réduction des budgets, nous ne pouvons plus nous permettre de continuer comme cela. S'il n'y a pas de climat de confiance, il est inutile d'aller plus en avant», a observé l'Italien.

«S'il n'y a pas de confiance au sein de la FOTA, alors à quoi sert-elle? Nous savons pourquoi la FOTA a été conçue. Nous avons besoin de comprendre si on a encore besoin d'elle. Quels sont les objectifs du futur de la FOTA, si elle a encore un futur?», s'est interrogé Stefano Domenicali.

La FOTA a été créée en 2009, période de crise économique, alors que Toyota, Honda et BMW venaient de quitter la discipline, notamment pour des raisons financières. L'association avait pour but de relancer l'attractivité de la F1 au travers de la baisse de ses coûts, nécessaire à la venue de nouvelles structures.

Un plafond de dépenses, proportionnel à la taille des écuries, a ainsi été instauré, que toutes se sont engagées à respecter. Des rumeurs récurrentes accusent néanmoins Red Bull de dépenser des sommes bien supérieures à ce qui est prévu, ce que l'équipe austro-britannique nie. «C'est faux, complètement faux. Nous avons accepté l'encadrement de nos dépenses. Nous travaillons en respectant ce qui est prévu. Le boulot est fait», avait réagi Christian Horner, le directeur de Red Bull F1, à Singapour.

L'incroyable épisode de l'aileron de Sebastian Vettel dès le GP suivant, au Japon, avait pourtant fait bondir Stefano Domenicali. Red Bull avait ainsi fait venir en un temps record - et à un coût très élevé - depuis l'Angleterre un nouvel aileron avant pour l'Allemand, qui avait cassé le sien lors des essais libres.

Or «dépenser davantage permet de gagner de l'expérience, vous produisez plus de pièces, etc.», a constaté le patron de Ferrari, pour qui l'argent s'apparente à «un différentiel de performance» grâce auquel certaines équipes «peuvent faire ce que d'autres ne peuvent pas.»