Ceux qui espéraient un bouleversement de la hiérarchie en F1 après la pause estivale ont été quittes pour une belle déception, dimanche au Grand Prix de Belgique, en assistant à une autre procession de Sebastian Vettel. Et si on a eu droit à six meneurs, l'issue de l'épreuve n'a jamais été en doute après que l'Allemand a pris la tête un peu avant la mi-course.

Vettel a enlevé sa sixième victoire de la saison - devant son coéquipier chez Red Bull, l'Australien Mark Webber, et l'Anglais Jenson Button, sur McLaren -, et il a porté son avance en tête du Championnat du monde à 92 points. À ce rythme, il devrait assurer son deuxième titre mondial bien avant la fin de la saison.

«Nous étions inquiets après les qualifications au sujet des pneus qui se dégradaient rapidement, a raconté le vainqueur. L'équipe a adopté une stratégie risquée, mais c'était la bonne.»

Vettel, qui avait dû prendre le départ avec les pneus en mauvais état qu'il avait utilisés pour enlever la position de tête, a stoppé dès le cinquième tour pour les remplacer. Il a ensuite profité de l'intervention de la voiture de sécurité pour ravitailler à nouveau et prendre un avantage décisif sur ses rivaux.

Webber, dont on a confirmé samedi le retour chez Red Bull en 2012, a raté l'occasion de s'arrêter au bon moment. «Nous avions des problèmes de radio et je n'ai obtenir la confirmation que je devais ravitailler, a-t-il expliqué. Cela aurait sûrement été plus serré entre Seb (Vettel) et moi si nous avions eu la même stratégie.»

Button a été le grand animateur de la course, revenant de la 19e place après un accrochage et un changement d'aileron avant. «C'était déjà difficile de partir de la 13e place sur la grille, mais c'est devenu impossible de menacer les Red Bull après mes ennuis des premiers tours, a expliqué l'Anglais. Le reste de la course a été amusant, j'ai dépassé plusieurs voitures et je suis sur le podium, mais c'est quand même décevant de penser à ce qu'on aurait pu faire...»

L'Espagnol Fernando Alonso, longtemps deuxième sur sa Ferrari, a raté le podium en fin de course à cause d'un mauvais choix de pneumatique. Il ne se faisait toutefois pas d'illusion. «C'est de plus en plus difficile de combler l'écart avec les Red Bull, a-t-il avoué. Nous attendions beaucoup mieux de cette course.»

Un bel anniversaire pour Schumi

L'Allemand Michael Schumacher, qui célébrait ses 20 ans en F1, a lui aussi effectué une belle remontée de la dernière place au départ, coiffant son coéquipier Nico Rosberg à deux tours de l'arrivée pour enlever la cinquième place.

«C'est un week-end spécial pour moi et il se termine bien avec un bon résultat, a noté le vétéran de Mercedes. Cela avait été difficile en qualifications, mais ma femme est ici et elle m'a dit ce matin que je ferais une belle course!»

Moins heureux, le Britannique Lewis Hamilton semblait parti pour jouer les trouble-fête, mais il a encore commis une erreur en s'accrochant avec le Japonais Kamui Kobayashi. D'abord critique envers le pilote de l'équipe Sauber, Hamilton s'est ravisé après avoir vu la reprise de l'incident. «C'est 100% de ma faute, a-t-il reconnu sur Twitter. Je ne lui ai pas laissé assez de place. Toutes mes excuses à Kamui et à mon équipe...»

Ce Grand Prix de Belgique a donc permis à l'équipe Red Bull de remettre les pendules à l'heure. Tous ses rivaux ont marqué le pas sur un circuit qui devait pourtant leur être favorable. Ferrari et McLaren s'étaient partagé toutes les courses disputées à Spa depuis 1999 et Red Bull n'y avait jamais fait mieux qu'une troisième place.

Avec sept épreuves à disputer, le Championnat du monde 2011 est déjà joué.