Lewis Hamilton (McLaren) a sorti le grand jeu pour remporter dimanche le Grand Prix d'Allemagne de Formule 1, une course marquée par la relative faiblesse de Red Bull, dont les pilotes Mark Webber et Sebastian Vettel finissent 3e et 4e.

Le Britannique aurait difficilement pu mieux faire sur le Nürburgring. Le mauvais week-end de Silverstone, marqué par les atermoiements réglementaires de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), qui avaient lourdement pénalisé McLaren, n'est plus. Hamilton a repris les choses en main.

L'expédition dans l'est de l'Allemagne, où un ciel gris a sempiternellement menacé les débats, avait pourtant mal commencé. Vendredi, lors des essais libres, McLaren semblait à la peine. Le champion 2008 était convaincu de «n'absolument pas pouvoir se battre» avec Red Bull pour la pole.

Magistral coup de bluff ou ingénuité troublante, il échouait pourtant à 55/1000e de cette même pole le lendemain. Son deuxième temps des qualifications lui permettait de partir de la première ligne, aux côtés de Mark Webber. Une position qu'il mettait à profit pour dépasser l'Australien à l'entame.

Webber revenait pourtant, et le doublait même à la faveur du premier arrêt aux stands. Mais Hamilton tenait bon et reprenait le dessus sur le pilote Red Bull après le deuxième changement de pneus (tour 31). Une boucle plus tard, il se fendait d'une superbe manoeuvre pour se défaire de Fernando Alonso (Ferrari).

Rien ni personne n'allait plus l'inquiéter. «Être capable de piloter avec ta tête tout le temps et avoir tout bon est énormément satisfaisant. J'étais dans une jolie dimension. Des jours comme ceux-ci paient plus que ce qu'on peut penser», s'est félicité le vainqueur, indiquant «ne pouvoir se sentir mieux».

La triste mine de Red Bull

Derrière lui, Alonso, éphémère leader, a réalisé une très jolie course. Mais sa Ferrari, dans le dernier tiers de la course, allait moins vite que la McLaren d'Hamilton. L'Espagnol, 2e, s'est malgré tout dit «extrêmement satisfait de ce résultat».

«Avec trois règlements différents, trois réglages moteurs différents, j'ai constamment fini 1er ou 2e sur trois circuits différents (Valence, Silverstone et Nürburgring) avec des conditions différentes. Une telle constance devrait nous mettre en bonne position pour apprécier la fin du Championnat», s'est-il réjoui.

À l'inverse, Red Bull peut faire triste mine. Mark Webber, malgré sa pole, a dû s'incliner face à plus fort que lui. Troisième, l'Australien a indiqué avoir «fait tout ce qu'(il pouvait), mais (Hamilton et Alonso) disposaient d'une petite marge, surtout à la fin des trains de pneus».

«Nous n'étions pas assez rapide», a-t-il observé, tandis que son coéquipier Sebastian Vettel terminait la course à une 4e place d'autant plus honteuse que l'Allemand avant cela n'avait jamais fini au-delà de la 2e place en 2011. Cela faisait même douze courses qu'il n'avait pas été éjecté du podium.

«Je ne suis évidemment pas heureux», a pesté le leader du Championnat, qui pour la première fois de la saison, voit son avantage au classement diminuer, certes de 3 points à peine. Webber, son dauphin, reste à 77 points de lui. Il n'y a pas encore péril en la demeure.

Dépassé dans les stands lors de la dernière boucle par Vettel, Le Brésilien Felipe Massa finit (Ferrari) 5e, devant l'Allemand Adrian Sutil (Force India), excellent 6e.

Mercedes a été ridiculisé à domicile. Les Allemands Nico Rosberg (7e) et Michael Schumacher (8e) ont terminé à un tour d'Hamilton.