La «nouvelle» Formule 1 subira un beau test ce week-end sur le circuit de Catalunya, près de Barcelone. À l'exception de celui de Monaco, le Grand Prix d'Espagne est en effet l'un de ceux où il y a le moins d'action chaque année. En moyenne, on n'y a eu droit qu'à 2,3 dépassements normaux lors des trois dernières années.

Les techniciens de l'équipe Mercedes ont présenté cette semaine des statistiques éloquentes sur l'augmentation du nombre de dépassements cette saison en F1. Les chiffres sont en hausse partout et, surtout, ils augmentent d'épreuve en épreuve. On est ainsi passé de 30 dépassements (à Melbourne), à 70 en Malaisie, puis à 90 en Chine et enfin à 112 en Turquie.

Pour arriver à ces chiffres, Mercedes a utilisé une méthode sophistiquée. «Nous avons mesuré les statistiques à l'aide d'une combinaison de vidéos et de données de télémétrie», a expliqué l'ingénieur-chef Andy Shovlin, sur le site internet de l'équipe. D'autres équipes peuvent arriver à d'autres résultats, mais l'important est d'utiliser la même méthode pour toutes les courses.

«Nous pouvons ainsi catégoriser les dépassements. Les manoeuvres entre coéquipiers sont comptées à part, comme celles qui impliquent une voiture des trois équipes les plus lentes. Un dépassement «normal» en est un qui implique deux voitures compétitives d'équipes différentes.»

On a aussi pu confirmer que le système de récupération d'énergie cinétique (SREC) et que l'aileron arrière mobile fonctionnaient bien et que les pilotes s'y habituaient graduellement. Alors que les dépassements «assistés» représentaient 17% du total en Australie, ils comptaient pour 36% du total en Turquie.

Est-ce dire que le Grand Prix d'Espagne ressemblera à une épreuve de NASCAR? «Le dessin du circuit ne favorise guère les dépassements, prévient Shovlin. La ligne droite est précédée d'une courbe rapide et c'est difficile de rester dans le sillage d'un concurrent pour tenter une manoeuvre au freinage.

«En plus, toutes les équipes connaissent parfaitement le circuit (ils y roulent lors des essais hivernaux) et les réglages sont optimisés, ce qui diminue les écarts, sur le plan stratégique notamment. Cela dit, ce sera difficile de faire pire qu'au cours des trois dernières années, quand il n'y a eu que deux (2008), trois (2009) et deux (2010) dépassements...»

Alonso chez Ferrari jusqu'en 2016, au moins

Souvent monotone en piste, le Grand Prix d'Espagne est toujours l'un des plus animés dans les gradins. La présence de Fernando Alonso y est pour beaucoup, le fait qu'il pilote une Ferrari aussi.

Le double champion du monde a d'ailleurs confirmé hier qu'il avait prolongé son contrat avec la Scuderia jusqu'en 2016. «Je me suis tout de suite senti à l'aise dans cette équipe et c'est devenu ma deuxième famille, a expliqué l'Espagnol dans un communiqué. J'ai pleine confiance dans le personnel de Ferrari et dans ceux qui les dirigent. Je ne doute pas que je terminerai ma carrière dans cette équipe, un jour.»

Visiblement confiant pour l'avenir, Alonso tentera ce week-end de confirmer le retour en forme des Ferrari. Troisième en Turquie, tout près des Red Bull, il a assuré cette semaine qu'il croyait toujours en ses chances au Championnat du monde.

Et comme Lewis Hamilton et Jenson Button ont eux aussi promis de relancer la lutte pour le titre grâce à une McLaren «améliorée», ce week-end à Barcelone, le Grand Prix d'Espagne promet d'offrir un peu de spectacle, pour une fois.

Qui s'en plaindra?

Sebastian Vettel?

Photo AFP

Fernando Alonso, qui a prolongé son contrat avec Ferrari jusqu'en 2016, a réalisé le quatrième temps des premiers essais libres du GP d'Espagne, vendredi.