On dit souvent que Lewis Hamilton est l'un des deux ou trois meilleurs pilotes de F1 et il l'a démontré de belle façon, dimanche, en enlevant le Grand Prix de Chine devant Sebastian Vettel et Mark Webber.

Hamilton n'a pris la tête qu'à quatre tours de l'arrivée en doublant Vettel, tirant avantage d'une stratégie parfaite de l'équipe McLaren pour voler la victoire aux meneurs du Championnat du monde. «Ce fut l'une des mes meilleures courses en carrière, a noté le pilote anglais. Je vis et respire pour gagner, j'adore gagner et je ne pourrais être plus heureux.

«Cela n'a pas été facile de passer Sebastian, mais ses pneus se dégradaient et j'ai pu le surprendre grâce à une meilleure adhérence. Nous avions conservé un train supplémenaire de pneus optionnels (les plus performants) en n'effectuant qu'une sortie en qualifications et cela m'a été utile. Nous avons encore un petit retard sur les Red Bull, mais nous avions une meilleure stratégie aujourd'hui.»

Après deux courses parfaites, Vettel a reconnu que Red Bull avait commis quelques erreurs sur le circuit de Shanghai. «Je n'ai pas fait un bon départ à 100% et j'ai perdu des places à Jenson (Button) et Lewis (Hamilton). Ensuite, il s'agissait d'être patient... On s'est un peu obstinés à rester sur une stratégie à deux arrêts et c'était difficile en fin de course.

«J'ai vu Lewis se rapprocher de plus en plus, je me suis défendu comme j'ai pu, mais il est passé devant. Ce fut une course difficile pour nous. On a fait quelques erreurs et ça montre qu'à la moindre erreur, quelqu'un peut en profiter et la victoire peut vous échapper. Mais nous avons néanmoins obtenu un excellent résultat.»

L'exploit de Webber

Red Bull n'a effectivement pas tout raté en Chine. Parti de la 18e place après des ennuis en qualifications, bloqué en milieu de peloton en début de course, Mark Webber a effectué une remontée fantastique, doublant trois concurrents - Massa, Rosberg et Button - en vue de l'arrivée pour accéder au podium.

«J'ai débuté sur les gommes dures, question de m'en débarrasser, mais quand on est toujours 17e après 15 tours, on se demande si ça va fonctionner... Ça n'a pas été facile avec ma voiture récemment, mais je n'ai jamais abandonné.»

Parti en tête, Jenson Buttton a perdu son avantage lors du premier ravitaillement lorsqu'il s'est arrêté chez... Red Bull! «J'observais mon volant pour actionner un bouton et je me suis trompé de puits», a expliqué le pilote de McLaren.

«Cela n'a pas vraiment eu d'impact à la fin. Il me manquait un petit quelque chose pour viser la victoire, mais nous avons encore progressé et c'est de bon augure avant le retour en Europe.»

Nico Rosberg a de son côté confirmé les progrès des Mercedes en étant toujours aux avants-postes et en prenant la tête deux fois à la faveur des ravitaillements. Une consommation d'essence excessive l'a toutefois forcé à ralentir en fin de course.

«Je suis déçu, car nous n'avons pas su profiter au maximum de l'opportunité qui s'offrait à nous. Nous aurions pu décrocher un podium aujourd'hui, ou mieux encore. Mener la course pendant si longtemps c'était super comme sensation.»

Des équipes de pointe, c'est sûrement Ferrari qui a le plus déçu, même si Felipe Massa a offert l'une de ses meilleures performances en deux ans. Fernando Alonso n'a jamais été dans le coup et la Scuderia semble avoir pris un temps de retard sur ses rivales.

Pas moins de 23 voitures ont complété la course et les stratégies différentes des équipes ont permis d'assister à un grand prix spectaculaire. Cela devrait encore être le cas dans trois semaines, en Turquie, pour le premier d'une série de trois épreuves en Europe.