Sebastian Vettel a remporté cinq des six derniers Grands Prix (en comptant la fin de la dernière saison) et il sera encore le favori, dimanche, à Shanghai, lors du Grand Prix de Chine.

L'Allemand y avait obtenu la position de tête l'an dernier, mais il avait été l'une des nombreuses victimes des averses qui avaient transformé l'épreuve en une loterie. À ce jeu, Jenson Button avait encore été le plus habile (chanceux?) et c'est lui qui s'était sauvé avec la victoire.

L'Anglais rêve de répéter son exploit et il croit que sa McLaren pourrait lui permettre de le faire «à la régulière». «Seb (Vettel) a une bonne avance et je sais qu'il a levé le pied en fin de course jusqu'ici, a souligné Button, en point de presse. Nous sommes toutefois de plus en plus près des Red Bull et nous aurons encore des améliorations ce week-end.

«Bien sûr, eux aussi ne resteront pas immobiles et ils ont les ressources pour développer leurs voitures. Mais c'est l'une des forces de McLaren; quand on observe où nous étions au début des essais hivernaux et où nous sommes aujourd'hui, on voit toute la progression.»

McLaren a effectivement redressé la barre avec éclat après des essais difficiles qui laissaient craindre que la MP4-26 soit «ratée». Ce n'est visiblement pas le cas et tant Button que Lewis Hamilton peuvent nourrir de grandes ambitions cette saison.

Les Ferrari de nouveau en forme

On peut en dire autant de Fernando Alonso. L'Espagnol n'est que cinquième au championnat, à 30 points du meneur, mais ses rivaux ont remarqué en Malaisie qu'il avait été souvent plus rapide qu'eux en course. Même Vettel s'est inquiété du regain d'énergie des Ferrari.

La direction de l'équipe est d'ailleurs rentrée en Italie (alors que tout le monde est allé directement de Kuala Lumpur à Shanghai) pour passer en revue les données de télémétrie des deux premières courses, comprendre pourquoi l'aileron arrière n'était pas vraiment «mobile» et accélérer le programme de développement.

«Je suis convaincu que la réponse de la Scuderia à nos ennuis actuels sera fantastique, a assuré le très médiatique président de Ferrari, Luca di Montezemolo. Ce sera difficile de tout corriger en une semaine, mais j'ai confiance dans l'ensemble de notre personnel.»

Des records pour Vettel?

La domination de Sebastian Vettel lui permettra-t-elle d'établir quelques records? On n'a encore disputé que deux épreuves cette saison, mais sa série de quatre victoires consécutives (sur deux saisons) l'approche à seulement trois de la marque partagée par Michael Schumacher (sept victoires consécutives à l'été 2002) et Alberto Ascari (sept victoires consécutives en 1952 et 1953).

En début de saison, Schumacher (en 2004) et Nigel Mansell (en 1992) partagent la marque de cinq victoires consécutives. Schumacher détient aussi la marque de 13 victoires en une saison.

Vettel n'a visiblement pas envie d'entrer dans de vaines discussions à ce stade de la saison. «Je ne crois pas que nous puissions dominer la saison, a-t-il estimé, jeudi, en conférence de presse. Le niveau de la compétition est très élevé et nous savons que McLaren, Ferrari, Lotus-Renault ou Mercedes vont tout faire pour nous devancer.»

Jusqu'en 2017

Disputé dans l'une des agglomérations urbaines les plus peuplées de la planète, le Grand Prix de Chine n'en éprouve pas moins de sérieuses difficultés de rentrer dans ses frais. Après un sommet de 270 000 spectateurs en 2005, l'assistance a chuté à 120 000 en 2009.

Les déficits s'accumulent. Mais les autorités de la région ont néanmoins renouvelé récemment leur contrat avec la FOM jusqu'en 2017. Bernie Ecclestone, qui aurait de la difficulté à se passer d'un GP en Chine, a revu ses tarifs à la baisse et les organisateurs ont promis de prendre les mesures pour corriger la situation. Le prix des billets a été réduit et la promotion sera améliorée, tant en Chine qu'à l'étranger.

Faute d'un pilote chinois pour attirer les foules, il faudra se contenter de cela pour l'instant...