Son crime: avoir quitté sa trajectoire de course le temps d'un virage au Grand Prix du Japon, la semaine dernière, provoquant la confusion et un accrochage entre Sebastian Vettel et Mark Webber derrière lui.

Son crime: avoir quitté sa trajectoire de course le temps d'un virage au Grand Prix du Japon, la semaine dernière, provoquant la confusion et un accrochage entre Sebastian Vettel et Mark Webber derrière lui.

Audience devant les grands bonzes de la FIA, étude d'une vidéo amateur sensée démontrer sa culpabilité: la totale, quoi! L'affaire était d'autant plus importante que le Britannique, en tête du championnat des pilotes, n'a que 12 points d'avance sur son «frère ennemi», Fernando Alonso. Une relégation en fond de grille l'aurait certainement privé de précieux points.

Mais les commissaires ont jugé qu'il s'agissait d'un simple incident de course, rendu encore plus probable par les conditions météo exécrables qui régnaient sur le circuit du Mont-Fuji dimanche dernier. Vettel, d'abord menacé d'une sanction identique, s'en est tiré avec une simple réprimande.

«Je suis très content que les commissaires aient pris cette décision et maintenant je vais me concentrer sur la fin du Championnat», a dit Hamilton aux journalistes qui l'attendaient sur place.

Ceux qui l'ont accusé à hauts cris - «un comportement de merde», a estimé Webber - semblent oublier à quel point ils ont fermé les yeux sur les départs de Michael Schumacher au fil des ans. On a souvent vu l'ex-champion du monde zigzaguer devant ses concurrents dans la première droite, frôlant souvent l'illégalité. Mais contre le «Baron rouge», parrain du peloton, nul reproche.

Ce qui dérange vraiment les rivaux de Hamilton cette fois-ci, c'est de se faire damer le pion aussi facilement par un jeunot de 22 ans. Et ils cherchent par tous les moyens à l'empêcher de réaliser ce record, bien embêtant à leurs yeux de vétérans, celui de devenir la première recrue à enlever le championnat des pilotes depuis la fondation de la Formule 1.

D'accord, Hamilton a son style de pilotage, plutôt agressif, tout le contraire de sa personnalité publique. Mais il est issu de cette génération ayant fait ses classes en GP2, l'anti-chambre de la F1 en Europe. Et là, croyez-moi, les coureurs ne se font aucun cadeau en piste.

Typhon

À cette tempête s'ajoute celle qui menace de s'abattre sur le circuit de Shanghai d'ici demain. Une vraie, celle-là. Un typhon dont les météorologues n'ont pas encore identifié la route avec précision.

Voici trois ans, le typhon Ma-On avait entraîné l'annulation de la séance de qualifications du Grand Prix du Japon. L'oeil de la tempête avait finalement dévié pour passer tout juste à l'est du circuit de Suzuka... et à un kilomètre de ma chambre d'hôtel, il faut le dire.

C'était évidemment un cas de force majeure, mais le Grand Prix de Chine n'en est pas à l'abri. Il ne faudrait pas s'étonner de voir les écuries démonter et remonter à toute vitesse leurs installations, entre samedi et dimanche, afin de les préserver de la tempête.

Surtout, celle-ci obligera les pilotes à disputer une autre épreuve dans des conditions épouvantables. Dimanche dernier, les caméras embarquées nous montraient la purée de poix dans laquelle fonçaient les coureurs. Ça ne sera pas mieux ce week-end. Vraiment, ces hommes sont d'une race à part.

Propos recueillis par Jean-Sébastien Gagnon