J’ai eu la chance alors de voir Gilles Villeneuve et Niki Lauda batailler sur un circuit cerné par un décor époustouflant, avec pour point d’orgue le mont Fuji et son manteau de neige immaculée.

J’ai eu la chance alors de voir Gilles Villeneuve et Niki Lauda batailler sur un circuit cerné par un décor époustouflant, avec pour point d’orgue le mont Fuji et son manteau de neige immaculée.

Les journalistes qui s’y trouvent aujourd’hui n’ont pas pu apercevoir l’impressionnante montagne. Le ciel est couvert depuis que la F1 a investi les lieux et le sommet demeure caché derrière les nuages. On prévoyait d’ailleurs de la pluie pour la séance de qualifications et peut-être la course de demain.

Les choses ont changé aussi sur le bitume. La longue cabale menée par les partisans de Suzuka a fait long feu. Honda, propriétaire de l’autre circuit japonais, aurait bien voulu nous faire croire qu’il était impensable de revenir sur un circuit aussi ancien. Et qui, ce n’est pas un hasard, appartient au grand rival Toyota.

La réalité, c’est que le tracé a été revu de fond en comble et s’accorde maintenant aux meilleures standards internationaux. Il présente notamment la plus longue droite de la saison, une flèche de 1,5 km qui devrait permettre d’enregistrer des vitesses ahurissantes. La vitesse moyenne, ici, reste relativement basse étant donnés les nombreux virages qui marquent la fin du parcours.

En l’absence de données historiques sur lesquelles appuyer leurs réglages, et pour permettre à leurs pilotes de mieux l’apprivoiser, les écuries ont multiplié les tours de piste durant les séances d’essais. Et les conducteurs ont souffert: 11 sorties de piste dans la seule journée d’hier.

Jarno Trulli, de chez Toyota, disait ne pas trop aimer le tracé, mais il a tout de même inscrit une quatrième place dans la première journée. Malheureusement, on sait que l’écurie japonaise a la fâcheuse habitude de connaître le vendredi sa meilleure journée de la semaine, là où ça ne compte pas.

Chez Honda, aussi, on voudrait faire bonne figure devant les partisans nationaux. Mais la course à la maison leur rappelle plutôt combien les résultats manquent à l’appel. Ce n’est pas faute de moyen ou de talent. Il est plutôt clair que pour qu’une écurie fonctionne en Formule 1, il lui faut un directeur de la trempe de Jean Todt, Ron Dennis ou Flavio Briatore. Un dictateur, quoi.

Tonton Bernie l’a compris depuis longtemps: la Formule 1 n’est pas une démocratie.

Propos recueillis

par Jean-Sébastien Gagnon