En 1996, lorsque Giancarlo Fisichella a fait son apparition dans un paddock de F1, à Melbourne, ceux qui étaient présents se souviennent encore de l'effet laissé par ce jeune homme calme et hyper-rapide à la fois. Aujourd'hui, il compte trois victoires à son palmarès.

En 1996, lorsque Giancarlo Fisichella a fait son apparition dans un paddock de F1, à Melbourne, ceux qui étaient présents se souviennent encore de l'effet laissé par ce jeune homme calme et hyper-rapide à la fois. Aujourd'hui, il compte trois victoires à son palmarès.

Ce même jour de 1996, à Melbourne, Jacques Villeneuve faisait ses débuts au sein de l'écurie Williams. En pole-position de son premier Grand Prix, ce qui a impressionné tout le monde, le Québécois a confirmé son talent en décrochant le championnat du monde l'année suivante.

Pourtant, il y a un monde entre ces bons pilotes et les authentiques génies. En Formule 1, on classe parfois les pilotes en trois catégories : il y a ceux qui n'ont pas le talent requis, ceux qui ont la capacité de gagner des Grands Prix, voir des championnats du monde en fonction des circonstances, et, enfin, il y a les surdoués, les étoiles, ceux qui ont quelque chose de plus, les magiciens du volant.

Ces surdoués sont excessivement rares. Dans l'histoire du sport automobile, on les compte sur ses doigts. Ils ont pour nom, entre autres, Juan-Manuel Fangio, Jim Clark, Alain Prost, Ayrton Senna, Michael Schumacher ou Fernando Alonso. Ceux-là évoluent dans une classe à part, à un niveau de talent qui dépasse l'entendement.

On a pas souvent l'occasion de voir naître de tels génies. Le 25 août 1991, sur le circuit de Spa-Francorchamps, beaucoup se sont dit que le petit nouveau de ce Grand Prix de Belgique, qui répondait au nom de Michael Schumacher, avait quelque chose de plus. Lors de son deuxième Grand Prix, ce gamin que l'on surnommait «le petit Mozart du volant» parvenait déjà à faire mieux que son coéquipier, Nelson Piquet, pourtant triple champion du monde. Treize ans plus tard, il remportait son septième titre de champion du monde.

Il y a trois mois, lorsque Lewis Hamilton a disputé son premier Grand Prix, en Australie, on a eu le sentiment confus d'assister, une nouvelle fois, à la naissance d'une carrière hors du commun. Depuis, le jeune Britannique n'a pas déçu : six Grands Prix plus tard, à Montréal, il vient de signer une pole-position indiscutable avant de s'imposer sans coup férir.

Alors qu'il aurait pu souffrir de la pression imposée par son coéquipier Fernando Alonso, c'est ce dernier qui a craqué, hier, et qui a été l'auteur de quatre excursions hors-piste non programmées.

Sûr de son talent, Lewis Hamilton semble ignorer la pression. Nouvelle étoile de la F1, il taille sa route vers le firmament du sport automobile sans que rien ne semble en mesure de l'arrêter. Il s'était déjà montré impressionnant au cours de ses cinq premiers Grands Prix, tous terminés sur le podium. Mais hier, il est allé un cran plus loin. Sa victoire de Montréal, obtenue qui plus est dans des circonstances chaotiques, confirme qu'il est capable de devenir champion du monde dès cette année.

Difficile de prédire combien de titres mondiaux Lewis Hamilton remportera dans une carrière qu'on lui souhaite riche et longue. Ce qui semble certain, par contre, c'est qu'il est taillé dans le roc dont sont bâtis ces fameux et très rares génies de la course automobile. Ceux dont on se demande comment ils font pour signer leurs exploits avec tant de facilité. Bienvenue dans le club très fermé des étoiles mystérieuses de la F1, Monsieur Hamilton.