C'était avant sa petite causerie sur le bon vin au Cavalli. Jarno qui a trois passions dans la vie, n'a parlé que de la première. Le vin, son vignoble et tout ce qui touche le raisin. Celui que Dieu a transformé en vin, il va sans dire.

C'était avant sa petite causerie sur le bon vin au Cavalli. Jarno qui a trois passions dans la vie, n'a parlé que de la première. Le vin, son vignoble et tout ce qui touche le raisin. Celui que Dieu a transformé en vin, il va sans dire.

De toute façon, c'est impossible de ne pas aimer Jarno Trulli. D'abord, il est Italien. Les Italiens mangent bien, boivent du bon vin et aiment les femmes. Je rêve d'être Italien. Mais ils sont beaux, eux autres.

Ensuite, c'est un gentilhomme. Dans les paddocks que j'ai fréquentés pendant huit ou neuf ans, Trulli a toujours été affable. Souvent pressé, parce qu'ils le sont tous en Formule 1, mais souriant en saluant l'humble reporter un peu perdu.

Quand je l'ai accaparé à son arrivée pour lui parler du Grand Prix du Canada et des critiques «claques sur les doigts» de Bernie Ecclestone, il ne s'est pas défilé. Trulli adore la ville, il adore l'ambiance et aime ce circuit qui permet les bagarres: «Mais il est évident que le paddock est étroit. On l'a élargi mais c'est encore restreint», dit Trulli.

- Et les garages?

«Les garages sont petits. Nous, les pilotes, nous n'en souffrons pas, mais les mécanos et les ingénieurs sont à l'étroit.»

Trulli a réfléchi quelques secondes avant d'ajouter: «Le problème pour Bernie Ecclestone, c'est un problème de marketing. Son problème, c'est le paddock. Quand on invite des personnalités VIP, il faut les impressionner. Il faut que les invités soient impressionnés», explique Trulli.

C'est certain que les amis de tonton voyagent en jet privé, qu'un hélicoptère les conduit au circuit et qu'ils ne veulent pas souiller leurs fesses nobles dans des toilettes sans marbre. La plupart des critiques des dernières années ont toutes pris naissance dans les «chiottes» du paddock.

On peut toujours améliorer les choses. Tant Normand Legault que la Ville de Montréal sont d'accord sur ce point. Mais pour un journaliste qui a parcouru la boule pendant toutes ces années pour couvrir la Formule 1, je peux vous dire que le Grand Prix de Montréal demeure un des plus prisés du grand cirque.

D'ailleurs, tous les billets pour les journées de vendredi, samedi et dimanche sont vendus. Il y a combien de pays dans le monde où tous les billets pour les trois jours d'un Grand Prix sont réellement vendus et non pas achetés par une officine gouvernementale?

Profitons-en tandis que Montréal est encore capable de suivre. Quand ce sera une vraie ville de tiers-monde de luxe, on verra...

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Toyota, depuis plusieurs années, a le plus gros budget de la Formule 1. Des centaines de millions par année sont investis pour que l'équipe se hisse au sommet de la F1. Si les millions n'achètent pas une Coupe Stanley, il semble bien que les millions n'achètent pas non plus un championnat de F1. Toyota continue d'en arracher et malgré toute la gentillesse dont il est capable, Trulli est bien obligé de le reconnaître: «Je ne comprends pas. Je ne comprends pas qu'avec tous ces efforts et cet argent on soit incapables de maîtriser la discipline. On est là (il indique une hauteur à la ceinture) et on n'arrive pas à monter à ce niveau (il indique la hauteur des épaules). Comment ça se fait? Je ne sais pas trop. C'est peut-être une question de feeling. Avoir le feeling de la F1», dit-il.

Le feeling de la F1, ça doit être le pif de Jean Todt, ou l'acharnement de Frank Williams, ou la hargne de Ron Dennis. Pas certain que ce soit l'atmosphère qui règne chez Toyota.

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Richard Prieur, l'ancien patron des communications au Grand Prix, m'a fait parvenir un texte mordant hier. Il fulminait en lisant les déclarations de B'wana Be'nie et les commentaires de certains journalistes européens.

En gros, il dit que les nouveaux circuits ont un ton culturel suggéré par les penseurs de la F1. Comme les tentes du désert à Bahreïn ou la toiture en forme de palmier en Malaisie.

Prieur note qu'on pourrait peut-être s'inspirer de l'érable pour faire québécois. Mais il suggère beaucoup mieux. Pourquoi ne pas s'inspirer du bananier ? Les bananes, c'est tellement beau.

Je présume que ça fait république.

Yashin et... Kovalev

J'en croyais pas mes yeux. Les Islanders viennent de racheter le contrat d'Alexei Yashin pour 17,5 millions. Un cadeau de 17,5 millions à un joueur qui s'est traîné les pieds depuis son arrivée à New York.

Voilà que des lecteurs m'écrivent pour que je parte en campagne. Que le Canadien aille chercher Yashin pour qu'il devienne le joueur de centre de notre Kovalev national. Peut-être que ça prend un Russe flanc mou pour allumer un Russe rêveur?

C'est d'ailleurs un syndrome qui m'inquiète. Le problème des Glorieux, selon les experts, c'est l'incapacité de faire jouer Kovalev à son supposé niveau. Est-ce que Bob Gainey doit maintenant chambarder toute l'organisation pour la rebâtir autour du beau ténébreux? Contenter Alex. Faire plaisir à Alex. Rendre heureux le beau Alex.

Yashin à Montréal? Êtes-vous fous?

Michel Villeneuve à la SRC

Michel Villeneuve est resplendissant et pétant de santé. Hier après-midi, il rencontrait Luc Grenier et les autres responsables des sports à Radio-Canada et le Michou national était déjà en contrôle des affaires.

Par ailleurs, François Gagnon est sur le point de remplacer Jean Pagé à l'animation de 110% pour l'été. On veut sans doute l'inciter à refuser les offres de la concurrence...