Du moins le pensait-on, jusqu'au courrier adressé cette semaine par Nigel Stepney à Max Mosley, le président de la Fédération Internationale de l'Automobile (la FIA), ainsi qu'à Ron Dennis et Jean Todt, les patrons des écuries en question.

Du moins le pensait-on, jusqu'au courrier adressé cette semaine par Nigel Stepney à Max Mosley, le président de la Fédération Internationale de l'Automobile (la FIA), ainsi qu'à Ron Dennis et Jean Todt, les patrons des écuries en question.

Curieusement, Nigel Stepney n'a été à aucun moment entendu par la FIA - officiellement, il a disparu. À ses proches, il a expliqué dès le début se trouver en possession d'un épais dossier regroupant toutes les tricheries dont Ferrari s'est rendu coupable ces dix dernières années.

Dans sa lettre, il explique que Ferrari, par l'intermédiaire de ses contacts avec Mike Coughlan, avait aussi eu connaissance des secrets de McLaren. «Je savais à quel tour les McLaren allaient ravitailler, explique-t-il. J'avais leur répartition des masses et de nombreux autres détails sur leur voiture, que j'ai communiqués aux autres ingénieurs de Ferrari». Il conclut qu'à son avis la Scuderia «devrait également perdre ses points.»

Ce week-end, Jean Todt a refusé de répondre à ces accusations: «Monsieur Stepney et moi ne jouons pas dans la même catégorie, rétorque le Français. Il s'est conduit de manière inappropriée, et nous le poursuivons auprès de la justice italienne. Je pense qu'il a perdu la tête, et nous ne devons apporter aucun crédit à ce qu'affirme quelqu'un capable de verser de la poudre dans le réservoir des voitures de son équipe.»

Si la FIA décidait toutefois de se pencher sur le cas - ce qui semble peu probable -, et en arrivait, après jugement, à exclure aussi la Scuderia du championnat des constructeurs, le titre 2007 reviendrait alors à l'écurie BMW Sauber! Et là, la crédibilité de la F1 prendrait un drôle de coup sur la tête!

Hamilton, un pilote différent

Pour les équipes de Formule 1, les pilotes ne sont souvent que des composantes interchangeables. Aucun autre sport au monde n'est en effet constitué par des équipes aussi complexes, composées de centaines de membres. Lorsque Kimi Raikkonen affronte Fernando Alonso sur le bitume du circuit de Shanghai, il est soutenu par les 800 employés de la Scuderia de Maranello, qui se battent contre les 1000 salariés de l'usine de Woking, en Angleterre.

Au sein des équipes règne un puissant sentiment d'appartenance à un groupe. Revêtus de leurs uniformes en toutes circonstances, même pour prendre l'avion, les membres des équipes passent davantage de temps avec leurs collègues qu'à la maison. Pour la plupart, c'est au travail que se situe leur vraie famille.

Une famille dont les pilotes ne font normalement pas partie. Avec leur traitement de faveur, leurs salaires en millions et leurs avions privés, ils sont souvent considérés comme des mercenaires qui proposent leurs services au plus offrant, qui n'ont généralement aucun état d'âme et qui passent d'une écurie à sa rivale sans la moindre hésitation.

C'est là, peut-être, que se situe la principale différence entre Lewis Hamilton et les champions qui se sont succédés jusqu'ici au palmarès du championnat du monde de Formule 1. Loin d'être un individu indépendant offrant ses services d'écurie en écurie, Lewis Hamilton fait partie de la famille McLaren de manière aussi intime que n'importe lequel de ses mécaniciens. Il vit McLaren, il respire McLaren, il en connaît tous les membres et ne se sent à l'aise que parmi eux. Ayant signé un contrat avec l'écurie anglaise depuis 10 ans, il s'y trouve chez lui, passe tous les jours à l'usine et tape dans le dos de tout le monde.

C'est peut-être cette approche nouvelle qui lui a permis de se démarquer d'éclatante façon dès sa première saison. À 22 ans, Lewis Hamilton est encore très jeune, et seule la protection offerte par McLaren pouvait lui permettre de se concentrer uniquement sur son pilotage et réussir les exploits qu'il a signés cette année.

La maturité venant, il est possible qu'il coupe un jour le cordon ombilical qui le relie à l'écurie de Woking. En attendant, il est sur le point de prolonger son contrat pour cinq années supplémentaires. Ce qui devrait lui laisser le temps d'accumuler quelques titres mondiaux. Il en a largement le talent.