Jamais depuis 1986, trois pilotes ne s'étaient retrouvés ainsi en lutte pour le titre à la dernière course. Et cette année là, c'est celui qui accusait le plus grand retard qui avait finalement coiffé la couronne: en s'imposant en Australie, Alain Prost avait devancé Nigel Mansell, sur lequel il avait sept longueurs de retard, et Nelson Piquet.

Jamais depuis 1986, trois pilotes ne s'étaient retrouvés ainsi en lutte pour le titre à la dernière course. Et cette année là, c'est celui qui accusait le plus grand retard qui avait finalement coiffé la couronne: en s'imposant en Australie, Alain Prost avait devancé Nigel Mansell, sur lequel il avait sept longueurs de retard, et Nelson Piquet.

À Sao Paulo, où Fernando Alonso a obtenu ses deux couronnes mondiale en 2005 et 2006, c'est Kimi Raikkonen (Ferrari) qui comptera cette année sept points de retard sur Hamilton (McLaren-Mercedes). Alonso sera lui à quatre points de son coéquipier britannique avant le départ du dernier Grand Prix de l'une des saisons les plus dramatiques de l'histoire de la F1.

Le Finlandais comme l'Espagnol assurent évidemment qu'ils feront leur maximum, mais leur destin n'étant pas entièrement entre leurs mains, ils précisent qu'il faudrait qu'il se passe quelque chose de «spécial», comme l'abandon de Hamilton dimanche au Grand Prix de Chine à Shanghai, pour pouvoir décrocher le titre.

«Nos performances sont très proches alors je ne peux pas espérer le titre si c'est une course normale», explique Alonso.

«Miracle»

Il disait déjà ça avant la Chine, où il espérait un «miracle». Et ce miracle a bien eu lieu puisque son coéquipier, qui était en position d'être sacré à Shanghai, a commis sa première erreur de pilotage en 16 Grands Prix.

«Notre fiabilité est très bonne, donc les abandons sont très rares et en plus, il y a beaucoup d'échappatoires sur le circuit de Shanghai, donc je ne m'attendais pas à un accident. Alors oui, ce qui est arrivé est proche du miracle», reconnaît l'Espagnol.

En tout cas, le double champion du monde est persuadé que Hamilton aura digéré sa mésaventure chinoise et qu'il «n'en sera pas affecté» au Brésil.

Pour sa part, Alonso, peut-être parce qu'il ne pensait pas revenir ainsi au contact de son coéquipier, est de plus en plus virulent à l'égard de son équipe, au point qu'il ne devra certainement pas compter sur une aide particulière à Interlagos.

Aura-t-il même un matériel équivalent à celui de Hamilton ? «Oui, je pense», assure-t-il cependant, après s'être offusqué que McLaren-Mercedes l'eut traité cette saison «comme une personne normale» et non comme un double champion du monde.

«Pas bien traité»

«La vérité, c'est que je n'ai pas été bien traité», a-t-il ajouté avant de s'en prendre directement à Ron Dennis, son patron, qui avait regretté que le pilote n'ait pas répondu lorsqu'un journaliste lui avait demandé s'il pensait que Hamilton avait été favorisé cette saison.

«Parfois, il vaut mieux se taire que mentir, c'est certain, a commenté Alonso. S'il (Dennis) le faisait plus souvent, l'équipe s'en porterait mieux».

Dennis est même, selon Alonso, «à l'origine d'un grand nombre des scandales qui ont frappé McLaren cette année en dehors des pistes».

Dimanche, l'Espagnol qui semble vivre ses derniers jours sous les couleurs de McLaren-Mercedes, a confirmé ses paroles. «Je n'ai rien dit de faux», a-t-il assuré, semblant ne pas craindre de représailles. «Il ne reste qu'une course... L'équipe a dit beaucoup de choses méchantes sur moi, en particulier dans le cadre de l'affaire d'espionnage (visant Ferrari), donc je savais qu'il me serait difficile de gagner le Championnat», a-t-il souligné.

Alors s'il n'est pas en position de conserver son titre au Brésil, il y a fort à parier qu'Alonso ne sera pas déçu si Kimi Raikkonen refait le coup de Prost.