L'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) a remporté dimanche à Valence le Grand Prix d'Europe de Formule 1, son sixième succès en huit épreuves cette saison, accentuant encore son avantage au Championnat, au terme d'une course magistralement soporifique.

La F1 s'était montrée sous son meilleur jour il y a deux semaines au Canada: un déluge en début de course, un festival de dépassements. La victoire s'était jouée dans le dernier tour, le Britannique Jenson Button (McLaren) se défaisant du leader Vettel. Rien n'avait été épargné aux fans de la discipline, partis repus de Montréal.

 

Tout le contraire s'est produit à Valence. Le changement de règle -l'interdiction des changements de réglages des moteurs entre qualifications et course-, censé accoucher d'un nivellement du plateau, a au contraire abouti à une septième pole position et à un sixième succès en huit courses de Sebastian Vettel.

 

Un rang dont l'Allemand a profité pour prendre un bon départ, enchaîner quelques tours rapides -lui permettant de disposer d'une petite marge sur ses adversaires-, puis gérer son résultat pour au final gagner. Concrétisant ainsi le scénario le plus optimiste, ou peut-être réaliste, concocté par Red Bull.

 

«Pour une raison ou pour une autre, j'aime cette piste. Si douce. C'est fantastique. L'écurie a réalisé un boulot phénoménal. Même si nous sommes venus ici et disant que cela pouvait être délicat, nous avons réussi à tout faire fonctionner ensemble. Au final, c'est un week-end sans erreur. Je suis très heureux», a réagi Vettel.

 

Pas sûr que les fans de F1, assis dans les gradins ou rivés à leurs écrans, partagent son enthousiasme. Car le spectacle sur le tracé valencian, d'une grande pauvreté, a souvent frôlé le zéro absolu, évité grâce à la seule bataille entre Fernando Alonso et Mark Webber.

«Bonne direction»

Le pilote Ferrari a ainsi dépassé son ami de chez Red Bull au 21e tour, avant que Webber ne reprenne l'avantage à la faveur de leur deuxième arrêt aux stands. Alonso lui a rendu la pareille lors de son dernier changement de pneus, pour finir 2e, égalant son meilleur résultat de la saison au GP de Monaco.

 

«La 2e place est le maximum que nous pouvons briguer en ce moment. Donc terminer entre les deux Red Bull est une grande réussite, a commenté l'Espagnol, heureux de voir Ferrari «aller dans la bonne direction».

 

«Nous savons tous chez Ferrari que nos tifosi attendent que nous gagnions. En ce moment, nous ne sommes pas dans cette position. Mais nous nous rapprochons. Lors des premières courses, nous étions à 1,5 seconde (de Vettel), maintenant, il n'y a plus que 6 ou 7/10e. Nous avons réduit l'écart de moitié», s'est-il satisfait.

 

Mark Webber s'est également montré souriant après sa troisième place. «Il y a beaucoup de satisfactions pour moi. C'est mon premier combat loyal à l'avant depuis la Turquie. C'est probablement ma meilleure course de la saison», s'est réjoui l'Australien.

 

Les performances d'Alonso et Webber font les affaires de Sebastian Vettel qui, avec 186 points au classement, devance désormais de 77 longueurs, soit un écart de plus de trois victoires (chaque succès valant 25 points), ses dauphins Webber et Jenson Button (McLaren, 6e dimanche), ex-aequo avec 109 points.

 

L'autre McLaren de Lewis Hamilton finit 4e, devant la seconde Ferrari, pilotée par le Brésilien Felipe Massa (5e).

 

Tous les pilotes ont terminé la course, ce qui n'était pas arrivé depuis le Grand Prix d'Italie 2005. A l'époque, vingt voitures avaient pris le départ, contre vingt-quatre cette année.