Le Grand Prix de Bahreïn, réintégré au calendrier la semaine dernière, pourrait encore être annulé en raison des troubles qui persistent dans le royaume du Golfe, selon le grand patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone.

Malgré les manifestations anti-gouvernementales qui sévissent toujours, la course a été réintégrée au calendrier de la F1 pour le 30 octobre à la suite d'un vote du Conseil mondial du sport automobile la semaine dernière. Il était initialement prévu en lever de rideau de la saison en mars.

«De la façon dont les choses vont pour le moment, nous n'avons aucune idée de ce qui va se passer, a déclaré Ecclestone dans l'édition de mardi du Times de Londres. Il vaut mieux que nous allions à Bahreïn à la fin de la saison et, si les conditions sont sécuritaires, nous irons. Si elles ne le sont pas, alors nous n'irons pas et il n'y a pas de problèmes.»

Selon le site Autosport, l'Association des constructeurs aurait indiqué par écrit à la FIA qu'elle ne souhaitait pas se rendre au Bahreïn et qu'elle souhaitait plutôt disputer le Grand Prix d'Inde, tel que prévu.

Au moins 30 personnes ont été tuées depuis février dans les troubles inspirés par les révoltes à travers le Moyen-Orient.

«Nous avons écouté le rapport de la FIA selon lequel il n'y avait pas de problèmes à Bahreïn, a déclaré Ecclestone. Mais ce n'est pas ce que j'entends et je pense que nous devons nous montrer prudents.»

Ecclestone a ajouté que le montant de 40 millions $ US que la F1 touche de Bahreïn pour tenir la course «ne fait aucune différence» dans la décision.

«S'il n'y a pas de course, nous leur retournerons l'argent, mais l'argent n'est pas l'enjeu ici, a déclaré Ecclestone. Il faut savoir si c'est sécuritaire et bon d'avoir une course, c'est ça la question. Nous pouvons changer cette date du 30 octobre en procédant avec un vote par télécopie si nécessaire. Ça peut être fait, et vite à part ça.»

Les organisateurs de la course ont cependant insisté pour dire que la situation à Bahreïn «est nettement différente qu'en début d'année.» La loi martiale a été imposée le 15 mars et n'a été levée que la semaine dernière.

«Nous affirmons que nous serons prêts à accueillir la course en octobre, a révélé dans un communiqué le circuit international de Bahreïn. Les restrictions de voyage ont été levées à Bahreïn et il y a un large soutien dans le pays pour tenir l'événement, y compris parmi les principaux groupes politiques.»

Mais le président de la FIA, Jean Todt, a déclaré que toute agitation future pourrait encore conduire à un renversement de la décision de vendredi dernier.

«Si nous avons des preuves évidentes qu'il y a des risques, ce sera évidemment pris en considération, a mentionné Todt. Notre envoyé spécial (Carlos Gracia) a eu de nombreuses rencontres à Bahreïn, y compris avec les responsables des droits de l'homme. Il a trouvé une situation stable, le calme, et nous étions unanimement d'accord.»