Sebastian Vettel a remporté dimanche à Istanbul sa troisième victoire en quatre grands prix cette saison. L'Allemand a devancé son coéquipier Mark Webber et l'Italien Fernando Alonso, sur Ferrari.

Pour l'équipe Red Bull, il s'agit évidemment d'un scénario de rêve, un an après que ses deux pilotes se soient accrochés alors qu'ils étaient en tête de ce même Grand Prix de Turquie. Cette fois, Vettel n'a laissé aucune chance à Webber, prenant la tête dès le départ et faisant toute la course en tête.

Roulant visiblement à sa main, le Champion du monde n'a commis aucune erreur, comme son équipe d'ailleurs, et s'échappe nettement au classement du Championnat du monde. Après la course, Vettel s'est écrié dans le micro de son casque: «Quelle course! Ç'a été parfait du début à la fin. Merci à toute l'équipe.»

Désormais solide numéro 1 chez Red Bull, Vettel sera bien placé pour résister au retour éventuel de ses rivaux, d'Alonso notamment, qui a obtenu dimanche son meilleur classement de la saison. Le pilote Ferrari a ainsi rappelé qu'il est toujours un redoutable concurrent, malgré les déboires de la Scuderia depuis le début de la saison.

En contrepartie, l'équipe McLaren est passée à côté de ce Grand Prix de Turquie. Hamilton a été coincé au départ et Button s'est trompé de stratégie en tentant de ravitailler une fois de moins que ses rivaux. Finalement quatrième et sixième, les deux pilotes ont sauvé les meubles au Championnat, mais on attendait beaucoup mieux d'eux.

En espérait aussi de bonnes choses des Mercedes après l'excellente troisième place de Rosberg en qualifications, mais les voitures allemandes ont éprouvé des ennuis avec leurs pneus. Si Rosberg a obtenu une cinquième place encourageante, Schumacher a été repoussé à la 12e après avoir été doublé par plusieurs pilotes.

Heidfeld (7e) et Petrov (8e) ont été relégués à plus d'une minute par Vettel, une déception pour l'équipe Renault, qui semble un peu en perte de vitesse après un superbe début de saison.

L'exploit du jour est venu du Japonais Kamui Kobayashi, 10e après être parti de la 24e et dernière place. Le pilote de l'équipe Sauber a été les des plus actifs de ce Grand Prix où les dépassements ont justement été très nombreux. De toute évidence, les nouvelles règles techniques fonctionnent parfaitement et même les meneurs - les deux pilotes de McLaren notamment - ont pu se livrer des duels spectaculaires.

Dur pour les pneus

Comme prévu, le Grand Prix de Turquie a constitué un test difficile pour Pirelli. Le manufacturier de pneu italien, qui revient à la F1 cette saison, avait estimé que les pilotes devraient ravitailler trois fois sur le circuit d'Istanbul. Ils ont dû le faire pas moins de quatre fois!

Avec des écarts au tour de plus de trois secondes entre des pneus usés et des pneus neufs, les pilotes n'ont plus droit à l'erreur et les équipes doivent vraiment être vigilantes au plan stratégique.

La principale conséquence, c'est que tout le monde adopte la même stratégie, de crainte de se tromper. Et c'est vrai qu'une mauvaise stratégie peut coûter cher. Jenson Button a tenté de compléter la course en ne s'arrêtant que trois fois. En fin de course, ses enveloppes étaient tellement usées qu'il roulait près de cinq secondes moins vite au tour que ses adversaires...

La prochaine épreuve sera disputée à Barcelone, dans deux semaines. Les Red Bull y seront encore les grandes favorites, mais Fernando Alonso sera devant son public. Le fier Espagnol devra être surveillé de près.

ILS ONT DIT

Sebastian Wettel, 1er

«J'ai réussi à prendre quelques secondes d'avantage et je me suis concentré par la suite à adopter la bonne stratégie et à contrôler mes adversaires. C'était difficile de bien évaluer le moment des ravitaillements et cela nous a amenés à n'effectuer que quelques tours (sept) entre nos troisième et quatrième arrêts. Mais c'était important d'être prêt à toute éventualité.»

Mark Webber, 2e

«Cela a été une course mouvementée! Je n'étais pas du bon côté de la piste au départ et j'ai perdu des positions. Ensuite, j'ai réussi à revenir et j'ai pu doubler Fernando à la fin. C'est un excellent résultat pour l'équipe, car ce n'était pas facile aujourd'hui de ne pas se tromper avec les ravitaillements.»

Fernando Alonso, 3e

«Nous avons finalement connu un bon week-end! La voiture était encore plus performante en course et j'aurais pu m'approcher davantage de Sebastian (Vettel) si je n'avais pas été coincé derrière Rosberg en début de course. Nous progressons et cela augure bien pour la suite de la saison.»

Lewis Hamilton, 4e

«Une course à oublier. J'ai connu un bon départ, mais Mark (Webber) m'a coincé et je me suis retrouvé sixième. Puis nous avons eu des ennuis dans les puits de ravitaillement (dont un accrochage avec Felipe Massa). Le seul bon moment, c'est quand nous avons encore montré Jenson (Button) et moi la bonne façon de se battre entre coéquipiers sans mettre en danger le résultat de l'équipe!»