Quand on disait la semaine dernière que le nouveau barème de points avantageait des pilotes comme Sebastian Vettel, on ne croyait pas qu'il suffirait d'une course pour que l'Allemand en fasse la démonstration.

Brillant vainqueur du Grand Prix de Malaisie, devant son coéquipier Mark Webber et loin devant ses principaux rivaux au championnat, Vettel s'est spectaculairement replacé dans la course au titre mondial. Désormais deuxième, à seulement deux points de Felipe Massa et à égalité avec Fernando Alonso, le pilote de 22 ans a finalement concrétisé sa domination du début de saison.

 

Sa Red Bull, qu'il a affectueusement surnommée «Lusty Liz», est la meilleure monoplace du plateau et elle aurait très bien pu remporter les deux premières courses de la saison. Vettel devra en profiter dans les prochaines courses. L'histoire démontre en effet que la hiérarchie peut évoluer rapidement en F1. Les meilleurs de la première moitié de saison ne sont plus nécessairement les mêmes dans la seconde.

 

C'est d'autant plus vrai cette saison, alors qu'on compte pas moins de sept pilotes regroupés en seulement neuf points en tête du championnat. Dans ce groupe, on trouve notamment les pilotes de Ferrari et de McLaren, ainsi que Nico Rosberg, de Mercedes. Ces trois équipes ont les moyens pour rejoindre les Red Bull en performance pure, les Ferrari y sont déjà presque. Leurs pilotes seront les rivaux de Vettel.

 

Rosberg, justement, qui n'a que 24 ans et qui est allemand lui aussi, n'est visiblement pas intimidé par son coéquipier Michael Schumacher. Le vétéran de 41 ans, rapidement contraint à l'abandon hier, tarde à retrouver le rythme des meilleurs et ses jeunes compatriotes, auxquels il faut ajouter Nico Hülkenberg (10e hier), n'ont visiblement aucun complexe face à leur glorieux ainé.

 

Hamilton qui rit, Alonso qui rage

 

On le dit souvent, mais Lewis Hamilton a encore été le grand animateur de ce Grand Prix. Le jeune Britannique prend visiblement un grand plaisir à se dépasser en piste, et il accumule les performances spectaculaires à un rythme remarquable.

 

Il fallait voir son sourire, hier, après une autre course disputée d'un bout à l'autre à la limite. Paradoxalement, Hamilton est le moins bien placé au championnat, avec Webber, parmi les pilotes des grandes équipes, concédant encore quatre points (31-35) à son coéquipier Jenson Button.

 

Avec la classe qu'il démontre depuis le début de la saison, Hamilton mériterait bien mieux, mais sa voiture n'est visiblement pas encore au niveau des Red Bull ou des Ferrari. La McLaren n'est-elle pas restée plus de 20 tours derrière la Force India d'Adrian Sutil?

 

Pour sa part, Fernando Alonso a été la principale victime d'un week-end difficile pour les rivaux de Vettel. Ferrari et McLaren se sont fait piéger en qualifications et leurs pilotes sont tous partis en fond de grille. Si Hamilton (sixième), Massa (septième) et Button (huitième) ont sauvé les meubles, Alonso a échoué à deux tours de l'arrivée par la faute de son moteur.

 

Après une belle victoire à Bahreïn, l'Espagnol vient d'être devancé à deux reprises par son coéquipier Felipe Massa. Ce dernier, qui a pris la tête du championnat, ne sera visiblement pas un second docile pour Alonso.

 

Tôt ou tard, il y aura des étincelles chez Ferrari.