Pour la première fois depuis qu'il a entrepris sa carrière de pilote automobile, Jacques Villeneuve séjourne à Montréal un week-end de Grand Prix du Canada sans être un des acteurs de la course. Et même s'il est loin d'avoir tiré un trait sur sa carrière, il n'est pas nostalgique et apprécie l'ambiance festive qui règne en ville.

«Pour la première fois, je peux profiter des festivités qui entourent la présentation du Grand Prix, a mentionné Villeneuve, jeudi soir, lors de son passage à l'émission Dominique Poirier en direct sur les ondes de RDI. L'ambiance est fantastique.» 

 

Installé à Montréal avec sa famille depuis un an, Villeneuve a confirmé qu'il envisage toujours de poursuivre sa carrière en NASCAR même si son projet ne s'est pas matérialisé cette saison.

 

«En compagnie de Normand Legault - le promoteur du Grand Prix du Canada - et de Barry Green - son ancien patron en Indy Car -, nous étudions plusieurs possibilités, a-t-il poursuivi. La façon la plus sécuritaire pour moi d'obtenir un bon volant dans la série Sprint est de réunir le budget nécessaire pour monter notre propre équipe.»

 

Ce n'est pas une mince tâche puisqu'une saison complète dans la série Sprint - 36 courses - exige un budget minimum de 20 millions $.

 

Le Grand Prix du Canada est présenté pour une 30e année sur le circuit de l'île Notre-Dame et, même s'il n'avait que sept ans à l'époque, Villeneuve se souvient très bien de la première édition en 1978 remportée par son père Gilles.

 

«Je me souviens que je l'avais accompagné sur le podium, il faisait froid et nous portions des manteaux de ski, s'est rappelé celui qui a été couronné champion du monde en 1997 chez Williams. C'est un moment important de mes souvenirs. Pas seulement parce que Gilles a gagné. On était habitué à ce qu'il gagne et, de toute façon, dans la tête d'un enfant, un père est censé gagner toutes les courses.»

 

Du circuit qui porte le nom de son père, Villeneuve estime qu'il est magnifique pour la compétition.

 

«Seul en piste, il n'offre pas vraiment de virage excitant. Mais une fois en situation de course, avec plusieurs voitures en même temps, il y a plusieurs zones de dépassement et c'est pour ça qu'il y a toujours beaucoup d'action. C'est ce qui rend cette course excitante.

 

«Les gradins sont proches de la piste et on sent l'énergie du public en piste.»

 

Villeneuve se prépare en vue des 24 Heures du Mans, disputées la semaine prochaine, sur le circuit de la Sarthe, et il aimerait bien ajouter cette prestigieuse course à son palmarès de succès.

 

«Ce serait fantastique puisqu'il s'agit d'une course mythique, comme les 500 milles d'Indianapolis. Un seul pilote - Graham Hill - a réussi à gagner le Mans, Indianapolis et le championnat du monde de F1 et ça commence à dater. Ce serait spécial d'ajouter cette victoire à mon tableau de chasse.»

 

Au volant de la Peugeot 908 no 7, Villeneuve fera équipe avec Marc Gene et Nicolas Minassian.

 

«La voiture est compétitive ainsi que l'équipe, mes coéquipiers sont rapides et constants. Nous avons gagné à Spa, la course servant de préparation au Mans, et c'est de bon augure. Mais comme il y a trois Peugeot inscrites à la course, nous aurons beaucoup de compétition. Nous avons aussi quelques soucis de fiabilité.»