Vladimir Guerrero a rarement laissé les gens sur leur appétit au cours de sa carrière de 16 ans dans le Baseball majeur. Son discours d'intronisation au Temple de la renommée du baseball, dimanche, a possiblement été l'une de ces occasions.

Guerrero a toujours été un homme de peu de mots et il a été fidèle à sa réputation, au Clark Sports Center de Cooperstown. L'occasion aurait pourtant été belle d'offrir à ses nombreux partisans sur place - de Montréal comme de la République dominicaine - un peu plus que ce qu'il leur a livré dans un discours d'à peine trois minutes et 36 secondes, traduction de José Mota comprise.

«Je sais que je ne parle pas beaucoup, mais laissez-moi vous dire que je suis très heureux de faire partie de ce groupe, du Temple de la renommée, a-t-il dit en fin de discours, le seul moment où on a ressenti un peu d'émotion de la part de cet athlète gêné à l'extrême. Certains d'entre eux, je les ai vus jouer. Pour d'autres, je les ai affrontés et ça représente beaucoup pour moi d'être ici aujourd'hui.»

Pedro Martinez avait pourtant mis la table de belle façon dans sa vidéo d'introduction, réalisée par MLB Network.

«C'était toujours intéressant de regarder jouer Vladimir. Mais comme colocataire, il pouvait être pénible! Lorsqu'il frappait un coup sûr, il voulait absolument manger la même chose le lendemain. S'il avait un coup sûr pendant trois, sept matchs consécutifs, c'étaient trois, sept jours d'affilée à manger la même chose!», s'est-il rappelé de ses quatre années passées dans le même appartement que son compatriote.

«Je faisais les choses de façon extrême avec Vladdy, a ajouté Martinez. Je voulais lui donner un but sur balles et je n'allais surtout pas lui lancer dans la zone des prises. Si j'allais à l'extérieur, j'allais vraiment haut ou vraiment à court, - 55 pieds! -, car je savais qu'il pouvait aller chercher les tirs loin à l'extérieur. Quand vous ratiez votre cible, Vladdy vous le faisait payer.»

«Quand je jouais, j'aimais mieux faire parler mon bâton. Mais aujourd'hui, je suis très heureux de me tenir ici et de vous adresser la parole», a ensuite lancé Guerrero au moment de prendre la parole, semant l'hystérie parmi les quelques centaines de Dominicains et Montréalais qui ont attendu son discours pendant près de 90 minutes sous un soleil de plomb.

Après avoir remercié Dieu, ses parents et son entourage, Guerrero a eu quelques mots pour Montréal.

«Je remercie aussi le Canada et Montréal, pour m'avoir donné ma première opportunité d'être un joueur des Majeures. Je dois également remercier les Angels, mon gérant Mike Scioscia, Felipe Alou et tous ceux qui ont fait une différence dans ma vie et qui m'ont permis d'être ici aujourd'hui.»

Il a terminé en remerciant les habitants de la petite ville de Don Gregorio, en République dominicaine, où il habite maintenant, et il a tenu à dédier son intronisation à tous les pères de son pays.

«C'est un jour très spécial aujourd'hui, car nous célébrons la fête des Pères en République dominicaine. Alors je suis très heureux d'offrir mon intronisation à tous les papas dominicains. Merci beaucoup!»

Jones en premier

Après les discours des dignitaires et la présentation des 57 membres du Temple de la renommée présents, c'est à Chipper Jones qu'est revenue la tâche de lancer les discours, surtout en raison de la grossesse de sa conjointe, Taylor Higgins, qui doit donner naissance au deuxième enfant du couple incessamment. Il s'agira du sixième fils de Jones à voir le jour! Il avait même préparé une allocution enregistrée sur vidéo au cas où il ne pourrait être de la cérémonie.

Après qu'Alan Trammell eut livré son discours, Guerrero a pris la scène, écoutant religieusement le commissaire Rob Manfred faire la lecture de sa plaque, installée sur les murs du Temple en fin d'après-midi dimanche.

Cette plaque le décrit comme un incroyable joueur de talent doté de cinq grandes qualités originaire de la République dominicaine, reconnu pour son approche caractéristique dans le rectangle des frappeurs et sa combativité dans le champ extérieur et sur les sentiers.

«Couvrait le marbre avec un élan énergique qui l'a mené à une moyenne au bâton en carrière de ,318 avec 449 coups de circuit. A atteint le plateau des 100 points produits dix fois et a frappé au moins 30 circuits en huit occasions. A fait marquer 126 points et mérité le titre de joueur le plus utile dans la Ligue américaine en 2004, à sa première saison avec les Angels après huit années avec les Expos de Montréal à titre de phénomène. A mené tous les voltigeurs sur une période de dix ans au chapitre des assistances, a été élu neuf fois comme joueur étoile et remporté huit fois le Bâton d'Argent», peut-on lire sur la plaque.

Trevor Hoffman a suivi l'ex-porte-couleurs des Expos, des Angels, des Rangers du Texas et des Orioles de Baltimore. Jack Morris et Jim Thome ont mis fin aux célébrations.