Alors que les joueurs des Marlins de Miami amorçaient un périple d'une semaine jeudi, ils ne pouvaient faire autrement que de se demander à quoi ressemblera la ville à leur retour.

L'ouragan Irma, une monstrueuse tempête aux conséquences potentiellement catastrophiques, se dirigeait vers le sud de la Floride après avoir tué au moins 11 personnes et laissé des milliers de sans-abris dans le nord des Caraïbes.

Les Marlins ont amorcé une série de quatre matchs à Atlanta jeudi soir. Ils y sont arrivés à bord d'un vol nolisé un peu plus bondé que d'habitude après que l'équipe eut permis aux familles des joueurs et du personnel de les accompagner.

Bien que ce geste ait aidé à éliminer certains tracas, il était impossible d'ignorer ce qui se passait pendant ce temps à Miami. Les autoroutes étaient complètement congestionnées à la suite d'un ordre d'évacuation touchant plus d'un demi-million de personnes, qui cherchaient désespérément de l'essence et des endroits où se loger.

«Nous voyons toute la dévastation laissée par l'ouragan Harvey le long de la côte du Golfe du Mexique, a fait remarquer le gérant Don Mattingly en faisant allusion à l'imposante tempête qui a frappé Houston il y a moins de deux semaines. D'en voir arriver un autre (ouragan) vous force à demeurer sur vos gardes.»

Avant de se mesurer aux Braves, les Marlins étaient enlisés dans une léthargie qui, à toutes fins pratiques, les a sortis de la course pour une place dans les séries éliminatoires. Ils ont subi un autre dur coup lors du premier match de la série, s'inclinant 6-5 après avoir concédé deux points en fin de neuvième manche.

Pour les Marlins, ce cinquième revers consécutif, et leur dixième à leurs 11 dernières sorties, les a laissés à huit matchs du sommet de la course au quatrième as dans la Ligue nationale, avec 22 rencontres au calendrier.

Le lanceur partant Dan Straily, qui a lancé pendant cinq manches jeudi, affirme que les joueurs ont été en mesure de mettre de côté toutes les inquiétudes qu'ils peuvent avoir au sujet de l'ouragan Irma une fois qu'ils ont sauté sur le terrain.

«Les joueurs de baseball sont bons quand vient le temps de compartimenter des éléments de leur vie. Ce n'est pas que nous n'y pensons pas, mais pendant trois heures chaque soir, nous nous concentrons sur quelque chose de complètement différent. Personnellement, je peux vous dire que lorsque j'étais au monticule, je ne voulais pas penser à ce qui va arriver pendant les prochains jours. C'est certain que nous souhaitons ce qu'il y a de mieux pour nos résidences, mais je ne crois pas que ç'ait une incidence sur notre façon de jouer.»

Avant le match toutefois, dans un vestiaire peu animé, Irma était le principal sujet de conversation des joueurs des Marlins. Téléphone intelligent à la main, ceux-ci suivaient la trajectoire potentielle de la tempête de catégorie 5 et demandaient les plus récentes nouvelles aux journalistes.

«La réalité est la suivante: c'est la réalité, a noté Mattingly. Il s'agit d'une situation difficile et beaucoup de gens risquent d'être affectés ou le sont déjà. Nous avons des joueurs qui ont grandi à Cuba. Nous en avons qui viennent de la République dominicaine. D'autres sont originaires de Porto Rico. Ça va toucher beaucoup de gens et ça risque de bouleverser bien des choses. C'est faire preuve de naïveté de leur demander de ne pas y penser du tout. Mais ce sont des professionnels, et ils sont habitués de faire face à toutes sortes de situations.»

La direction des Braves a offert des billets gratuits aux amateurs de baseball de la Floride, de la Georgie et de la Caroline du Sud forcés de fuir leur résidence à cause de l'ouragan.

«Nous savons à quel point c'est difficile pour les gens qui ont dû faire leurs valises et quitter leur maison alors que s'approche l'ouragan Irma, a observé Derek Schiller, président des affaires chez les Braves.

«Nous espérons leur permettre de ne pas penser à la tempête pendant quelques heures en assistant à un match de baseball.»

Après leur série de quatre parties contre les Braves, les Marlins prendront la route de Philadelphie pour trois autres matchs, à compter de mardi. Ils reviendront à Miami le 15 septembre pour y accueillir les Brewers de Milwaukee.

Personne ne sait ce qui les attendra à leur retour dans le sud de la Floride.

«On s'inquiète pour les gens qui ont dû rester, a admis le voltigeur de centre Christian Yelich. Il y a beaucoup d'incertitude là-bas.»

Yelich s'est préparé à la possibilité que les Marlins ne puissent revenir à domicile tel que prévu la semaine prochaine. Lorsque l'ouragan Harvey s'est abattu sur la côte du Texas, les Astros de Houston ont été contraints de déplacer leur série de trois matchs contre les Rangers du Texas au Tropicana Field, à Tampa.

«J'ai des bagages pour une semaine ou deux de plus sur la route, au cas où, a raconté Yelich. Vous ne savez jamais ce qu'il va arriver. J'espère que nous n'en arriverons pas à ça. Nous souhaitons que tout le monde puisse passer au travers. Vous regardez les vidéos et les photos des îles qui ont été frappées, et la dévastation est énorme.»