Les cris provenant d'un petit groupe de partisans des Orioles de Baltimore réunis à l'extérieur des grilles derrière le champ centre faisaient écho à l'intérieur du Camden Yards, vide, chaque fois que le club local inscrivait un point.

Il n'y a toutefois pas eu de rugissement de la foule à l'intérieur du stade, à l'occasion du premier match de l'histoire des Ligues majeures à huis clos.

Chris Davis a frappé un circuit de trois points au cours d'une poussée de six points dès la première manche mercredi et les Orioles ont défait les White Sox de Chicago 8-2.

«Ça ressemblait à un match de la ligue d'hiver, de la Gulf Coast League ou encore de l'Arizona League», a commenté le gérant des Orioles Buck Showalter à propos de l'absence de partisans.

Les portes du Camden Yards sont demeurées fermées à cause des préoccupations liées à la sécurité des amateurs, à la suite des émeutes qui ont suivi le décès d'un jeune Afro-Américain de 25 ans alors qu'il était en détention.

«C'était un environnement irréel, a convenu le gérant des White Sox Robin Ventura. Je crois honnêtement que nous ne voulons plus jamais jouer un match dans ces conditions. Je crois que c'est aussi leur avis (des Orioles).»

Cette décision inhabituelle de jouer la rencontre à huis clos a été prise afin de faciliter la planification du calendrier des deux équipes.

Les joueurs des deux clubs se sont alignés pour l'hymne national, de la musique jouait entre les manches et la pause de la septième a été soulignée avec la traditionnelle chanson de John Denver.

Les Orioles et les White Sox ont donc pu disputer leur rencontre - qui a été jouée cinq heures plus tôt que prévu, dans un stade où régnait un lourd silence.

Au bout de deux heures et trois minutes, les Orioles ont confirmé leur troisième victoire de suite.

Ubaldo Jimenez (2-1) a poursuivi sa renaissance après avoir connu des ennuis la saison dernière, distribuant deux points - dont un seul mérité -, trois coups sûrs et un but sur balles en sept manches de travail. Il a aussi fait fendre l'air à six frappeurs. Manny Machado a réussi sa quatrième longue balle, qui s'inscrivait dans sa performance de trois coups sûrs, et Caleb Joseph a produit deux points.

«Nous sommes conscients de la situation à Baltimore, a dit Jimenez. C'est quelque chose qui nous reste à l'esprit, mais nous avons dû sauter sur le terrain et faire comme si nous jouions pour des amateurs de baseball.»

Le droitier des White Sox Jeff Samardzija (1-2) a alloué un sommet cette saison de huit points - dont sept mérités - et 10 coups sûrs, parmi lesquels deux circuits, en seulement cinq manches. Avant d'affronter les Orioles, il n'avait pas accordé de point à ses 10 manches précédentes.

«J'avais l'impression de participer à un match du camp d'entraînement, a commenté Samardzija. Ils ont une bonne équipe. Ils m'ont malmené dès la première manche, et c'était déjà terminé.»

Tandis que les buts étaient remplis, Adam Jones a soulevé un ballon sacrifice et Davis a enchaîné avec un circuit de trois points qui a abouti à proximité de la rue Eutaw, déserte. Le double d'Everth Cabrera et le simple de Joseph ont complété la poussée de six points.

Par la suite, Samardzija a continué d'en arracher, concédant un simple d'un point à Joseph en troisième manche.

La cinquième erreur de Machado au cours des huit derniers matchs s'est produite à la suite d'un roulant d'Alexei Ramirez, et elle a permis aux White Sox d'inscrire leur premier point en cinquième manche. L'optionnel de Geovany Soto plus tard dans la même manche a rétréci l'écart à 7-2, mais Machado a effacé son erreur en réalisant une claque en solo.

Au bout du compte, les joueurs étaient heureux de pouvoir tourner la page sur cette expérience.

«Un match sans partisans, mais ils étaient sur la terrasse d'un hôtel à proximité, a dit Jones. On les voyait au balcon, on les entendait crier à l'extérieur des grilles. Plusieurs personnes m'ont dit de jeter un oeil sur les personnes qui alléguaient être au stade sur Facebook. Il y avait des gens qui nous encourageaient aux alentours, mais pas dans le stade lui-même. Mais nous sentions quand même leur présence.»