Alexandre Bilodeau, sa soeur Béatrice, Chloé Dufour-Lapointe et Jennifer Heil sont rentrés à la maison, vendredi après-midi, pour la première fois depuis les Jeux olympiques de Vancouver.

Bilodeau, le premier Canadien de l'histoire à remporter une médaille d'or olympique en sol canadien, a fait son entrée au débarcadère de l'aéroport Montréal-Trudeau vers 15h00.

Il a paru soufflé par l'attention médiatique et les applaudissements de dizaines de partisans, curieux et membres de sa famille venus l'accueillir. Un autobus avait d'ailleurs été affrété pour que les citoyens de Rosemère puissent saluer leur nouveau héros.

«Je m'attendais à voir une ou deux caméras, ma famille et peut-être quelques curieux, mais jamais ça!», a lancé l'athlète de 22 ans originaire de Rosemère.

Le bosseur, qui rentrait tout juste de la dernière épreuve de la saison en Coupe du monde à Sierra Nevada en Espagne, a avoué qu'il vivait dans une bulle depuis quelques semaines et qu'il ne réalisait pas encore l'impact de son triomphe olympique.

«Je n'ai pas vraiment eu le temps de m'asseoir et d'y réfléchir, a-t-il avoué. Après ma médaille d'or aux Jeux olympiques, nous avons participé aux épreuves de la Coupe du monde au Japon, en Suède et en Espagne.»

Même s'il a réalisé son exploit il y a un mois à peine, Bilodeau a indiqué qu'il avait déjà été approché par de nombreux commanditaires et organismes, dont un qui lui est particulièrement cher.

«Tout le monde sait à quel point mon frère Frédéric, qui est atteint de paralysie cérébrale, a eu un impact important sur ma carrière, a-t-il dit. Un organisme dédié à cette maladie m'a approché, et même si je n'ai pas eu le temps de discuter avec eux, c'est certain que je vais vouloir m'impliquer.»

Bilodeau a bouclé sa saison en quatrième position au classement de la Coupe du monde en bosses, dominée par l'Australien Dale Begg-Smith.

D'autre part, Heil, une Québécoise d'adoption, a affiché un large sourire en présentant son cinquième Globe de cristal en carrière. Elle a ainsi égalé la marque établie par l'Américaine Donna Weinbrecht en 1996.

«J'avais comme objectif au début de ma carrière de m'améliorer constamment d'une saison à l'autre, et ces cinq globes sont là pour prouver que j'ai réussi, a-t-elle déclaré. Je ne suis donc pas déçue de ma médaille d'argent aux jeux.»

Heil en a aussi profité pour annoncer qu'elle allait probablement accrocher ses skis à l'issue de la saison 2011.

«Je serai encore là la saison prochaine, mais je ne crois pas que je serai à Sotchi en 2014, a-t-elle affirmé. Si j'y suis, ce sera au bas de la pente, sans mes skis dans les pieds.»

Sa coéquipière, Chloé Dufour-Lapointe, semblait encore flotter sur un nuage après sa surprenante cinquième position à Vancouver. Elle a pris le huitième échelon du classement général à l'issue de la saison en Coupe du monde.

Les bosseurs seront tous à Calgary la semaine prochaine afin de participer aux Championnats canadiens, puis ce sera le temps des vacances pour chacun d'eux.

A nous le podium



Leur entraîneur et grand patron de B2Dix, Dominick Gauthier, a lancé des fleurs à ses protégés, Bilodeau et Heil, pour la saison qu'ils viennent de connaître, et a reconnu l'implication du gouvernement canadien via le controversé programme À nous le podium (ANP).

«Le gouvernement a des priorités, et si on continue d'avoir le support que nous avons eu au cours des quatre dernières années, je pense que ça sera ensuite au secteur privé à faire son bout de chemin.

«Nous ne sommes pas en compétition avec le gouvenement, car plus ANP est grand, plus on aide d'athlètes, a-t-il ajouté. Vancouver n'est pas une fin en soi, mais un tremplin vers quelque chose de plus gros.»

Bilodeau et Heil ont abondé dans ce sens en livrant un vibrant plaidoyer en faveur du maintien de ce programme afin de soutenir le sport amateur au pays et de favoriser l'éclosion de futurs champions.

«Il fallait juste être à Vancouver. C'était comme si la ville avait gagné la coupe Stanley à tous les jours pendant deux semaines», a-t-il expliqué.

«Même les Américains étaient jaloux du programme, et ç'a inspiré les jeunes, donc si ça ce n'était pas un retour sur investissement du gouvernement, et bien je ne comprends rien.»