L'équipe Astana du vainqueur du Tour de France, l'Italien Vincenzo Nibali, a gardé la licence lui donnant accès aux grandes courses malgré les cas de dopage qui l'ont affectée l'année passée, a-t-on appris officiellement jeudi soir.

Fin février, l'Union cycliste internationale (UCI) avait demandé le retrait de la licence accordée à Astana mais elle n'a pas été suivie par sa commission indépendante qui a rendu jeudi sa décision après une audience avec les représentants des différentes parties.

L'équipe de Nibali garde ainsi le sésame qui lui donne un accès automatique aux grandes épreuves du calendrier, notamment le prochain Giro (9 au 31 mai) puis le Tour de France (4 au 26 juillet).

L'équipe s'est engagée à respecter des mesures spécifiques préconisées par l'Institut des sciences du sport de l'Université de Lausanne (ISSUL), a précisé l'UCI en ajoutant que la licence «reste soumise au strict contrôle des conditions posées».

La commission des licences de l'UCI, qui a rendu sa décision après avoir auditionné des représentants d'Astana le 2 avril, compte quatre membres, tous de nationalité suisse. Elle est présidée par le juriste Pierre Zappelli, ancien juge du Tribunal fédéral suisse.

Lundi, le président de l'UCI, le Britannique Brian Cookson, avait déclaré à l'AFP n'avoir «aucun doute» sur le fait que l'équipe ferait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), en cas de retrait de licence.

«Quoi qu'il arrive, nous avons lancé un signal très fort non seulement à Astana mais à d'autres équipes», avait ajouté Brian Cookson.

L'UCI était «convaincue»

En 2014, la formation dirigée par le champion olympique 2012, le Kazakh Alexandre Vinokourov, a été confrontée à deux cas de dopage à l'EPO touchant les frères Valentin et Maxim Iglinskiy, ainsi qu'à un contrôle positif d'un stagiaire, Ilya Davidenok, lui aussi de nationalité kazakhe.

Deux autres coureurs de son équipe réserve (Astana continental, 3e division), laquelle a été suspendue ensuite par la Fédération kazakhe, ont également été contrôlés positifs.

Suite à cette cascade d'affaires, Astana avait obtenu à la fin de l'année dernière une licence sous conditions. Entre autres, se soumettre à un audit de l'ISSUL, chargé de vérifier la responsabilité de l'encadrement de l'équipe, et observer un strict respect du cahier des charges relatif notamment à la préparation et à la charge de travail des coureurs.

En février, après examen de cet audit, l'UCI s'était déclarée «convaincue» que son contenu justifiait «amplement le fait de porter le cas devant la commission des licences» et de demander le retrait de la licence.

L'UCI avait également motivé sa décision par l'affaire dite de Padoue, une enquête menée par la justice italienne autour du préparateur Michele Ferrari suspendu à vie par l'Agence américaine antidopage (USADA). Les médias italiens avaient évoqué des contacts entre le sulfureux préparateur et des membres de l'équipe Astana, mais pas Nibali.

En plus du vainqueur du Tour 2014, la formation kazakhe compte dans son effectif l'Italien Fabio Aru, troisième du Giro l'an passé, le Néerlandais Lars Boom, vainqueur de l'étape des pavés du Tour 2014 qui a été recruté à l'intersaison, le Danois Jakob Fuglsang et l'Espagnol Luis Leon Sanchez.