Traçant un parcours qui pourrait limiter les forces du champion en titre Chris Froome, le Tour de France de 2014 forcera les coureurs à rouler sur des pavés, rendra hommage à des champs de bataille de la Première Guerre mondiale, gravira de nouvelles montagnes dans l'Est de la France et comptera seulement un contre-la-montre.

Le 101e Tour de France sera lancé à Leeds, en Angleterre, le 5 juillet, puis se terminera 22 jours plus tard aux Champs-Élysées à Paris.

Composé de 25 ascensions - le même nombre qu'en 2012 alors que Bradley Wiggins l'avait emporté et seulement trois de moins qu'au cours de l'édition centenaire de cette année dominée par Froome -, la course de 2014 favorisera les purs grimpeurs plus que d'habitude étant donné qu'il y aura moins d'emphase sur les épreuves de contre-la-montre.

Il y aura seulement 54 km de contre-la-montre en 2014, et ceux-ci seront tous parcourus le 26 juillet. C'est là le plus modeste total de kilomètres depuis que cette spécialité a été introduite au Tour de 1934. Cette réduction pourrait désavantager Froome, qui a remporté une des deux épreuves du genre disputées en 2013 et terminé deuxième dans l'autre.

«Oui et non», a répondu Froome lorsqu'on lui a demandé s'il estimait que ces changements le désavantageaient.

«Les purs grimpeurs seront certainement à l'avant-plan étant donné qu'il y aura beaucoup d'ascensions. Mais les purs grimpeurs devront aussi rouler sur les pavés. Ils devront batailler contre le vent en route vers les montagnes et à la fin, ils devront bien faire au contre-la-montre. C'est un Tour plutôt équilibré.»

Le parcours de 3656 km dans le sens des aiguilles d'une montre passera en montagne par les Vosges, près de la frontière que la France partage avec l'Allemagne, avant deux étapes dans les Alpes qui seront suivies de trois journées d'ascensions dans les Pyrénées.

Pour souligner le 100e anniversaire du début de la Grande Guerre, l'édition de 2014 passera aussi par la ville belge de Ypres qui a fait l'objet d'âpres luttes, par la crête du Chemin des Dames où sont encore enfouis des obus non explosés et par les champs de bataille de Verdun, où 700 000 soldats ont été tués ou blessés en 10 mois.

La cinquième étape passera par les chemins de pierre du Nord-Est de la France, qu'on utilise notamment lors de la course d'un jour Paris-Roubaix.

Il y aura neuf sections sur pavés en tout, pour un total de 15 km. C'est un sommet depuis 1983. Ces passages pourraient provoquer des chutes ou des incidents qui ruineront les chances de victoire de certains favoris.

«C'est un risque, a reconnu Froome, qui a roulé au Paris-Roubaix sans toutefois terminer la course. Tout peut arriver sur pierres: une collision, des crevaisons, des problèmes mécaniques. Il faudra s'entraîner spécifiquement en fonction de cela.»

Le directeur du Tour, Christian Prudhomme, a défendu le choix de rouler sur des pavés pour la première fois depuis 2010, affirmant que «cela fait clairement partie du cyclisme». Il a dit que les organisateurs veulent entretenir le suspense et éviter qu'il y ait une course prévisible où «tout est dicté d'avance».