Le Championnat du monde 2011, au parcours tracé pour les sprinteurs, s'est conclu logiquement par le succès du plus renommé d'entre eux, le Britannique Mark Cavendish, sacré pour la première fois, dimanche à Copenhague.

Le Championnat du monde 2011, au parcours tracé pour les sprinteurs, s'est conclu logiquement par le succès du plus renommé d'entre eux, le Britannique Mark Cavendish, sacré pour la première fois, dimanche à Copenhague.

Dernier maillon, de loin le plus important, d'une équipe britannique qui a contrôlé la course à son profit, Cavendish s'est imposé d'une roue à l'Australien Matt Goss en conclusion d'une journée de fête pour le public estimé à 250 000 personnes.

«C'était impossible de réussir une échappée», a résumé le Belge Philippe Gilbert, dont les coéquipiers de la sélection nationale ont pourtant tout fait pour durcir la course (260 km) sur le circuit tracé à Rudersdal, dans les environs de Copenhague.

Les Français, eux aussi, ont tenté leur chance à l'image d'Anthony Roux, rescapé d'une échappée de la première heure qui a été rejoint à 20 km de l'arrivée, ou encore de Thomas Voeckler, repris aux 6,5 km. Car l'équipe britannique, constamment placée en tête du peloton, n'a laissé aucune chance aux attaquants.

D'abord aidés par les Allemands, les coéquipiers de Cavendish ont dû tout assumer après la chute collective survenue à quelque 80 kilomètres de l'arrivée. Le tenant du titre, le Norvégien Thor Hushovd, a laissé toutes ses chances dans l'incident et les Allemands ont perdu alors l'une de leurs locomotives (Martin).

Le deuxième Britannique

Sans temps mort -plus de 45 km/h de moyenne !-, les rouleurs britanniques, à l'exemple d'un remarquable Bradley Wiggins, ont ensuite verrouillé la course. Dans le final seulement, les Australiens se sont placés en tête pour positionner Goss, le lauréat du dernier Milan-Sanremo.

Mais Cavendish, qui ne disposait plus que de deux coéquipiers (Stannard, Thomas), est parvenu à rester en bonne position dans un sprint compliqué, en faux-plat montant.

«Je me suis senti enfermé aux 450 mètres puis ça s'est ouvert aux 150 mètres», a jubilé ensuite le natif de l'île de Man, qui s'est faufilé le long des barrières pour enlever le plus beau succès d'une carrière déjà très riche depuis ses débuts dans l'élite en 2007.

À 26 ans, «Cav» compte à son palmarès 20 étapes du Tour de France et le maillot vert du classement par points qu'il a décroché pour la première fois en juillet dernier. Vainqueur d'une grande classique (Milan-Sanremo en 2009), il figure désormais parmi les plus grands sprinteurs de l'histoire, nanti d'un titre mondial qu'avant lui, un seul Britannique, Tom Simpson (1965), était parvenu à enlever.

«On savait que la meilleure chance de gagner était ici», a reconnu le Britannique, en partance de l'équipe HTC (appelée à disparaître en fin de saison) pour rejoindre sans doute Sky. «On y pensait depuis trois ans».

Le Suisse Fabian Cancellara, devancé d'un centimètre par l'Allemand Andre Greipel pour la médaille de bronze, l'a reconnu: «A trois tours de l'arrivée, j'étais sûr que ça se terminerait au sprint.» Dans ce registre, «Cav» ne craint personne...

David Veilleux 19e

Le cycliste québécois David Veilleux a livré sa meilleure performance de la saison, dimanche, lors de la course sur route des Championnats du monde de Copenhague.

Seul Canadien du sprint final, Veilleux a terminé 19e, dans le même temps que Cavendish.

«Ma course s'est bien déroulée, a dit Veilleux, 23 ans. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre puisque c'était la première fois que je participais aux Mondiaux dans la catégorie élite. Le niveau était vraiment relevé.

«C'était une longue course alors je me suis économisé au début. J'ai roulé les 150 premiers km derrière le peloton. Ensuite, pour prévenir les attaques et les chutes, je me suis repositionné.»

Une importante chute est survenue à une centaine de km de l'arrivée et a scindé le peloton en deux.

«J'ai réussi à l'éviter et à rester collé au groupe de tête qui comptait une cinquantaine de coureurs, a dit Veilleux. Comme mes coéquipiers Michael Barry et Svein Tuft ont été pris dans la chute, je me retrouvais seul dans le peloton. Alors j'ai décidé de garder mes énergies pour le sprint final.»

Du début à la fin, l'équipe britannique a été en parfaite maîtrise de la course, imposant le rythme et contrôlant les échappées.

«Ils ont fait du bon travail pour se maintenir devant, a ajouté Veilleux. Pour ma part, j'ai fait du mieux que j'ai pu pour bien me placer en vue du sprint. J'ai pris une ligne en espérant que ce soit la bonne.

«Je suis très content de ma course et d'avoir été du sprint final. Je suis un peu déçu par contre de ne pas avoir été mieux placé pour cette fin de course car j'avais le niveau. Mais un top-20 aux Mondiaux c'est excellent. C'est sans doute ma meilleure course de la saison. Une saison sans grand coup d'éclat, mais au cours de laquelle j'ai été sérieux et j'ai travaillé fort. Ça commence à rapporter.»

-Avec La Presse Canadienne