Trois médailles d'or en trois épreuves. C'est peu de dire que Laurence Vincent-Lapointe, 26 ans, domine son sport.

Considérée comme la meilleure canoéiste du monde, l'athlète de Trois-Rivières a, sans grande surprise, tout raflé le week-end dernier à l'occasion des Championnats du monde de canoë-kayak présentés au Portugal. Elle revient au pays avec, en poche, son 13e titre mondial et une confiance renouvelée à deux ans des Jeux olympiques de Tokyo.

«Je n'aurais pas pu espérer mieux. Je n'en reviens pas, je suis sur mon nuage présentement, je suis folle de joie.»

Samedi, Vincent-Lapointe a d'abord remporté l'épreuve de C-1 sur 200 m (et son 6e titre sur la distance). Dès le lendemain, elle ajoutait deux médailles d'or à sa récolte grâce à une victoire en C-2 sur 500 m et une autre, plus inattendue, en C-1 sur 5000 m.

«C'est une cerise sur le gâteau. Ce n'est pas une course que je devais faire, c'est une course 25 fois plus longue que ma distance préférée. Mon coach m'a avisée la semaine dernière.»

La Québécoise s'était donné le droit de déclarer forfait si elle se sentait épuisée. «Je savais que les conditions allaient être difficiles, chaudes, épuisantes. Je ne pensais pas avoir beaucoup d'énergie, mais j'ai énormément d'orgueil. Une fois que je me donne la mission de faire une course, je ne la fais pas à moitié. Je suis allée à fond, j'ai tout donné tout ce que j'avais.»



«Un automne occupé»

Grâce à ses nouveaux titres mondiaux, Vincent-Lapointe devient l'athlète canadienne la plus titrée en championnats du monde (13 titres), tous sports confondus. Elle devance ainsi Charles Hamelin (12 titres en patinage de vitesse sur courte piste) et Christine Nesbitt (7 titres en patinage de vitesse sur longue piste).

Grande favorite année après année, la canoéiste dit bien gérer la pression. «Au fil du temps, la pression a augmenté. On dit: "Laurence est la favorite", "Laurence va gagner". Mais je n'ai pas toujours gagné, je suis arrivée 4e en 2015. Il y a des choses qui font que la pression augmente à chaque fois, mais d'un autre côté, j'arrive à mieux la gérer, vu que j'ai tellement d'expérience. J'en suis à de nombreuses compétitions en huit ans.»

Elle a remporté ses premiers titres mondiaux en 2010. « Ce n'est pas facile, mais la pression va atteindre son pic d'ici 2020. »

Même si elle est déjà dans une classe à part, la Québécoise tentera de progresser d'ici aux Jeux olympiques, alors que le canoë féminin y fera son entrée.

«Ça s'en vient vite. Ça va être la première fois que j'aurai la chance de prouver que je peux monter sur la plus haute marche atteignable. J'ai encore la possibilité de m'améliorer. Je regarde ma façon de ramer, mes performances. Je suis satisfaite, mais je sais que je suis capable d'aller chercher plus. Ma technique est bonne, c'est ce qui fait que je réussis à me démarquer.

«Oui, je suis grande, oui, je suis forte, mais d'autres rivales sont grandes et fortes et je réussis à les devancer grâce à ma technique. Je veux réussir à la maintenir plus, surtout en finale, malgré la pression élevée et la fatigue des courses, et ce, jusqu'à la dernière fraction de seconde sur 200 m.»

À peine descendue du podium, Vincent-Lapointe reprend déjà la compétition. Au Québec depuis hier, elle participera aux Championnats canadiens dès aujourd'hui à Sherbrooke.

Après, elle se reposera en vue du Championnat panaméricain présenté dès le 13 septembre à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Ensuite, elle s'envolera vers la Chine et la Russie en compagnie de sa coéquipière Katie Vincent pour des compétitions sur invitation.

«C'est un automne occupé. Ça fera beaucoup de décalage horaire en peu de temps, mais ce sera assurément amusant.»

Photo Balint Vekassy

Laurence Vincent-Lapointe et sa coéquipière Katie Vincent ont remporté la finale en C2 sur 500 m.