D'un côté, l'Impact de Montréal, bon dernier dans la première division de la USL. De l'autre, le Toronto FC, qui n'a pas gagné à ses huit derniers matchs. Vraiment, le soccer canadien, qui connaîtra ce soir l'identité de son représentant dans la Ligue des champions de la CONCACAF, aura un bizarre de champion.

Sauf que les difficultés que vivent les deux équipes devraient les pousser à se défoncer ce soir au BMO Field de Toronto. L'Impact (2-1-0) n'a besoin que d'une nulle pour être couronné champion canadien, alors que Toronto (1-1-1) doit absolument l'emporter. Pour le club qui deviendra champion canadien, le titre sera un incroyable stimulant pour le reste de la saison. Car pour l'instant, ce n'est pas la joie dans les deux métropoles.

Prenons une équipe au hasard. L'équipe ne marque plus, elle descend dangereusement au classement, et elle cherche désespérément un attaquant pour placer plus fréquemment un si petit ballon dans un gigantesque filet. Ajoutez-y un entraîneur bouillant qui ne se gêne pas pour critiquer l'arbitrage et vous avez là le portrait euh, le portrait des deux équipes!

Dans la Ville reine, on s'impatiente. Morgan Campbell, du Toronto Star, a lancé son texte sur le match de samedi (un nul de 0-0 contre San Jose, la pire équipe de la MLS) en soulignant qu'un spectateur a gagné 3700$ au tirage du moitié-moitié. Au moins, voici quelqu'un qui gagne quelque chose au BMO Field!

Mais celui qui s'impatiente le plus, c'est l'entraîneur John Carver. Depuis quelques semaines, il s'en prend à l'arbitrage, qu'il juge médiocre. Et ce ne sont pas les résultats de son équipe qui l'aident à être dans de meilleures dispositions. Après le match de samedi, le presto a sauté. Carver s'en est pris aux journalistes, qui n'aiment pas écrire des choses positives sur les équipes torontoises, selon lui.

"Comme une finale"

Face à ce club qui en arrache, l'Impact de Montréal a l'avantage de se souvenir de sa dernière victoire: c'était vendredi, contre le Miami FC, et c'était beau à voir. Mais il n'y aucune commune mesure entre ce match et celui de ce soir.

"C'est comme une finale pour nous, soutient le capitaine Mauro Biello. Nous voulons montrer que nous sommes une équipe de grande qualité en gagnant ce championnat. Je pense que la pression est davantage sur Toronto parce qu'ils doivent absolument marquer."

Selon l'entraîneur John Limniatis, il faut que l'Impact commence le match en lion pour profiter de la frustration que vit l'équipe torontoise. "Si on a un bon début, ils deviendront encore plus frustrés", dit-il.

Lors du premier match entre les deux équipes, le 27 mai au stade Saputo, Toronto l'avait emporté 1-0.