Jean Pascal se battra un peu pour Éric Lucas en novembre lors de son duel de championnat du monde du WBC contre le Britannique Carl Froch. Le Lavallois jure d'y venger un des vols les plus notoires de la boxe québécoise.

«C'est un titre qui nous a appartenu, lance le Lavallois de 25 ans. Éric Lucas se l'est fait voler en 2003, on sait où! Alors je veux le rapporter au Québec.»

Le 5 avril 2003, Markus Beyer a ravi en Allemagne la ceinture WBC des super moyens d'Éric Lucas par une décision partagée et surtout contestée. Pascal a tenu à rappeler l'événement hier, alors que GYM a confirmé qu'il livrera un combat de championnat comme l'avait annoncé La Presse. La date n'est pas encore certaine, mais le duel devrait être en novembre.

«Je suis très, très excité, a ajouté Pascal. Je suis aussi anxieux, parce que c'est ma plus longue période d'inactivité en carrière. Au moment de monter sur le ring, j'en serai à 10 mois de mon dernier combat. Mais j'ai vraiment faim.»

Le boxeur dit avoir mis à profit ce repos pour réfléchir sur sa carrière et «gagner en maturité». Il juge désormais avoir «fait des erreurs dans le passé». Invité à préciser lesquelles, l'athlète s'est contenté de dire: «Je pense maintenant que toute vérité n'est pas bonne à dire. J'ai aussi changé des aspects de ma vie personnelle.»

Il soutient aussi que sa droite sera au rendez-vous. «Ma blessure à l'épaule droite, c'est de l'histoire ancienne, jure-t-il, Physiquement, je suis en pleine forme. Mentalement, je suis en paix avec moi-même. Je vais laisser parler mes poings.»

Classé quatrième aspirant par le WBC à 168 livres, Jean Pascal (21-0, 14 K.-O.) trouvera son plus dur adversaire en Carl Froch, premier aspirant. Ils se livreront bataille pour le titre laissé vacant par Joe Calzaghe.

Élevé à Notthingam, une ville moyenne plantée au coeur de l'Angleterre, Carl Froch (23-0, 19 K.-O.) a commencé à boxer chez lui à 9 ans. Cogneur et habile, son entourage jure que les boxeurs l'évitent comme la peste. Le troisième aspirant du WBC, Dennis Inkin, s'est désisté deux fois contre lui. Le deuxième aspirant, Jermain Taylor, a annoncé mercredi qu'il refusait d'affronter Froch. Il s'est privé par le fait même du combat de championnat qui est revenu à Pascal.

L'année dernière, Froch s'est lancé dans une guerre verbale avec les haut gradés des super moyens. Il a défié Calzaghe et Mikkel Kessler. Il s'en est aussi pris au champion IBF, le Montréalais Lucian Bute. «Kessler et Calzaghe seraient des combats durs, mais Lucian Bute et Alejandro Berrio ne sont pas dans la même ligue, a dit à l'époque le Britannique. Je suppose que je pourrais mettre K.-O. tant Berrio que Bute.»

Le lieu du combat, qui pourrait être à Montréal, en Angleterre ou aux États-Unis, n'est toujours pas défini. Le Groupe Yvon Michel discute avec Hennessy Sport, promoteur de Froch, pour trouver un terrain d'entente. S'ils n'y parviennent pas, le WBC décrétera une date butoir, puis un appel d'offres aura lieu.