À 41 ans, la percussionniste et professeure de musique au cégep Mélissa Lavergne se considère plutôt en phase avec son âge. Néanmoins, les deux décennies qu’elle a passées dans l’œil du public, à l’émission Belle et Bum, l’ont amenée à développer une réflexion sur le sujet qu’elle a diffusée ces dernières années sur les réseaux sociaux.

En phase avec son âge

« J’ai 41 ans et je me sens comme à 41 ans […] Le fait d’avoir été à la télé m’a donné une relation un peu trouble avec le vieillissement. Toutes les femmes qui vieillissent à la télévision ressentent une pression. C’est certain parce que je l’ai vécu moi-même et je me considère plutôt en phase avec mon âge. Il a fallu que je lutte contre ces pressions-là pour réussir à conserver un rapport sain au vieillissement sur mon corps. Cela a contribué à ma décision de quitter Belle et Bum. C’est un ensemble de facteurs, mais ça a fait partie de la grande équation de ma décision. »

Les pressions externes

« Je l’ai vécu dans des salles de maquillage, sur des plateaux, mais je suis certaine que les femmes le vivent partout. Au coiffeur ou avec des amis qui, sous un couvert bienveillant réel, donnent des conseils non sollicités qui ont pour effet de donner des complexes, finalement. On m’a dit : ‟Tu as la paupière tombante. Je peux te donner le nom de mon médecin pour remplir tes cernes.” Est-ce qu’on pourrait accepter comme société que tout le monde n’a pas ce désir d’avoir l’air plus jeune ? »

En manque de modèles

« Il y a une démocratisation des gestes esthétiques chez les femmes particulièrement, mais aussi chez les hommes, qui fait en sorte que l’image qui nous est projetée des gens vieillissants n’est pas réelle et authentique. […] Si on n’a pas de modèle de femme vieillissante, épanouie, qui va avoir envie de ça ? Donnez-nous des modèles ! »

La quarantaine en 2024

« Pour moi, une femme de 41 ans, c’est l’image de ma mère et de ma grand-mère que j’avais quand j’étais toute petite. Il y a un tiraillement entre l’image mentale que je me fais des femmes d’un certain âge d’autres époques et ma façon à moi de porter mon âge aujourd’hui en 2024, alors que les codes ont beaucoup évolué, autant le lien au travail, au sport qu’à l’esthétique. »

Un deuil pour avancer

« Enfant, je m’imaginais être mariée et avoir des enfants à la mi-trentaine, ce qui n’est pas arrivé. Je pense que c’est un facteur des fois qui nous rend le vieillissement difficile. Pour moi, la difficulté, c’était que vieillir m’éloignait de mon rêve de maternité. Mais une fois que j’ai fait le deuil, tout va bien ! [rires] Il n’y a pas d’autres obstacles, en fait. »