Une fois par mois, La Presse, inspirée par le « Questionnaire de Socrate » du magazine Philosophie, interroge une personnalité sur les grandes questions de la vie. Ce dimanche, Rebecca Makonnen, animatrice de l’émission De l’huile sur le feu, sur ICI Première (Radio-Canada), répond à nos questions.

Qui suis-je ?

Une femme en quête de sens et qui espère bien humblement, en cours de route, ouvrir ses horizons.

Sommes-nous libres ?

Oui, nous possédons un libre arbitre, mais la vie trouve toujours son chemin. On a le choix, mais aucun contrôle sur le contexte ou les circonstances.

Que retenez-vous de votre éducation ?

Que l’autonomie et la responsabilisation de soi sont des capacités primordiales à développer plus tôt que tard… et que ma mère seule et veuve a fait un sacré travail !

Un penseur/philosophe/auteur qui vous accompagne depuis longtemps ?

L’autrice féministe et ancienne journaliste Mona Chollet. Elle est absolument incontournable. Elle a décomplexé ma nulliparité, mon besoin d’être seule chez moi et cimenté mon féminisme. J’adore sa plume et sa manière de décrire et comprendre notre monde. J’ai lu toute son œuvre et je m’y réfère souvent.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Rebecca Makonnen lors du gala des prix Dynastie 2023, qui reconnaît la carrière et l’engagement exceptionnel d’un membre de la communauté noire du Québec dans les secteurs des arts, de la culture et des médias

Qu’est-ce qui tourmente votre conscience ?

De toute évidence, on n’apprend et ne retient rien de l’Histoire. On ne tire aucune leçon pérenne. Tout est à recommencer.

La chose la plus surprenante que vous avez faite par amour ?

Être en couple avec un homme qui travaille étroitement avec la mère de ses enfants. Il faut jongler avec beaucoup de choses, dont la frustration.

Le lieu ou l’état d’esprit parfait ?

On dit beaucoup de bien de l’insouciance. C’est un lieu que je n’ai jamais fréquenté. Est-ce que c’est vrai ?

Un avantage d’être égoïste ?

On peut prendre le temps de travailler sur soi, de réfléchir.

Une qualité que vous n’aurez jamais ?

La patience.

Votre démon ?

L’anxiété, les pensées intrusives qui me font toujours imaginer le pire scénario. J’ai beaucoup de difficulté à faire confiance à la vie, donc mon cerveau, bien malgré moi, essaie de tout prévoir et de tout anticiper.

Une belle mort, selon vous ?

Je ne suis pas originale : rapidement, dans mon sommeil, sans douleur ou inconfort.

Ce qui vous fâche dans la vie ?

Les injustices et surtout ceux et celles qui refusent de les reconnaître et qui ont le pouvoir de changer les choses, mais qui ne le font pas, pour que le statu quo demeure.

Complétez la phrase : Si Dieu existe…

… j’aimerais beaucoup la recevoir en entrevue.