Pourquoi l'annexe d'une ancienne maison devrait-elle afficher un style traditionnel? À Québec, le propriétaire d'une coquette maisonnette a, au contraire, opté pour un agrandissement de style actuel.

Construite dans un quartier de Limoilou au milieu du siècle dernier, cette maison dotée de lucarnes et ornée de boîtes à fleurs possède aujourd'hui un bel espace de vie supplémentaire à l'arrière, grâce à une rallonge de 33 m2 (355 pi2).

Conçu par l'agence Eric Pelletier architectes, cet agrandissement érigé sur pieux et au toit plat permet au propriétaire - qui aime recevoir - de profiter d'un séjour généreusement fenêtré côté cour. En prime, cette nouvelle pièce s'ouvre sur une petite piscine creusée, récemment installée. Quant au revêtement à clins, il est formé de lames de bois anthracite, teintes en usine et d'une largeur d'environ 75 mm. Une peinture opaque de couleur similaire a été choisie pour couvrir le parement, auparavant bleu pâle, de la maison d'origine, au rez-de-chaussée.

«Notre objectif était de créer un projet cohérent, justifie l'architecte. Cette unité participe à amplifier la présence de l'ensemble et à rehausser l'aspect linéaire du rez-de-chaussée, maintenant plus spacieux.»

La jonction entre les deux volumes gris foncé est marquée par un espace intermédiaire couvert de bois blanc opaque. Situé en retrait par rapport au rajout, il affiche le numéro d'immeuble et, surtout, il signale l'entrée latérale. «C'est une transition entre la cuisine de la maison et le nouveau séjour baigné de lumière», explique-t-il. Sans compter que le bardage clair fait écho au «déclin» blanc de l'étage de la propriété, qui est située à une intersection.

Autre caractéristique: malgré son style contemporain et ses lignes nettes, l'agrandissement ne détourne aucunement l'attention de l'ancienne construction. Au contraire. «Cette sobriété souligne subtilement la différence d'époque entre les deux tout en mettant en valeur les attraits de l'habitation existante», précise le concepteur.

Enfin, la façade latérale de l'ajout, qui donne sur la rue, est dépourvue d'ouvertures. «Ce qui préserve l'intimité des occupants», conclut Eric Pelletier.