La résidence de Jean Gaudreau est un espace de création éclectique. L'aménagement intérieur n'a rien de stéréotypé. Chaque pièce d'ameublement, chaque détail d'architecture, et ce, jusqu'au choix des matériaux, reflètent la personnalité et le style de vie de cet artiste-peintre que l'on a pu voir, cet été, dans le Moulin à images de Robert Lepage.

Il n'est pas exagéré non plus d'affirmer que l'intérieur de sa maison est un mélange de styles et d'époque qui trouvent leur fil conducteur grâce aux couleurs et aux bois clairs et foncés. L'escalier en colimaçon de verre et d'aluminium trône au centre de la maison. C'est une véritable sculpture. Tout autour des toiles de l'artiste, des meubles qu'il a dessinées ainsi que d'immenses bouquets de fleurs. Mais la plus importante rénovation que Jean Gaudreau a conçue, ce sont les deux grandes verrières qui occupent tout l'arrière de la propriété. L'une d'elles possède 35 carreaux faits main.

 

Jean Gaudreau habite un duplex d'une cinquantaine d'années sur le boulevard Henri-Bourassa, à Québec. La façade de l'immeuble est en tout point semblable à ses voisines. Mais là s'arrêtent les comparaisons. Une fois à l'intérieur, rien ne subsiste des divisions des années 50. Ainsi, à l'exception d'une salle de bain, tout le rez-de-chaussée a été décloisonné. Et pour se ménager des zones d'intimité, Jean Gaudreau a conçu des paravents de verre dépoli qui servent d'écrans pour la chambre à coucher, le hall d'entrée et de camouflage pour le frigo.

Après avoir repris possession de la maison en 2004, une des priorités du peintre a été de faire entrer la lumière. «Il n'y avait que de petites fenêtres», précise M. Gaudreau. Aussi a-t-il choisi de construire deux verrières et de remplacer une des fenêtres latérales par une grande porte patio. Des aménagements qui, en plus d'aérer le rez-de-chaussée, ajoutent environ 700 pieds carrés à la surface du bâtiment. Dans l'agrandissement, le peintre a installé son atelier.

Design et originalité

Dans ce décor, mélange d'ancien et de contemporain, le rouge agit comme un fil conducteur entre la cuisine, le salon et la salle à manger. Au gré de sa fantaisie, Jean Gaudreau a mélangé des antiquités à des meubles d'allure contemporaine. Ces derniers sont presque tous issus de son imagination, comme la table à café en bois et verre dans laquelle il a intégré une de ses toiles. Même chose pour la table de la salle à manger dont la surface est une toile de plancher sortie de son atelier. «L'effet des éclaboussures, des croûtes de peinture, des éraflures me plaisait, précise le peintre. Ça donne un effet d'un granit usé.»

Sur les tables et dans les fenêtres, de grandes gerbes de fleurs. Certaines sont naturelles, dit-il, d'autres viennent de créateurs. Des plantes qui sont là pour la couleur et la verdure.

Malgré l'étroitesse de la salle de bain, l'artiste a réussi à y loger une douche en verre. Du verre que l'on retrouve aussi dans les marches de l'escalier en spirale qui mène au sous-sol. Un endroit que Jean Gaudreau a transformé en studio de photos tout en se gardant un espace menuiserie.

«Contrairement à d'autres artistes, j'ai toujours voulu vivre de la peinture, affirme Jean Gaudreau. Et depuis quelques années, ça va assez bien, dit-il. J'ai acquis une réputation qui me permet d'être exposé dans de grandes villes, sans compter le Moulin à images qui m'assure une belle visibilité.»

lfournier@lesoleil.com