Un couple de Magog l'habite depuis un an. Qu'est-ce qui a attiré cet homme et cette femme dans ce coin de la ville qui ressemble si peu à un lieu de villégiature ?

Un couple de Magog l'habite depuis un an. Qu'est-ce qui a attiré cet homme et cette femme dans ce coin de la ville qui ressemble si peu à un lieu de villégiature ?

La grande chambre à l'étage est très gaie.

«On a acheté un immeuble de trois logements pour fournir un appartement à notre fils qui s'en venait étudier à l'École des arts visuels, à Québec, résume la propriétaire. Il y avait un terrain vacant, juste à côté. On a décidé d'y construire une maison neuve. Et finalement, ça nous a tenté de venir y vivre.»

Monsieur s'y connaît en construction. Madame gagne sa vie dans la décoration. Leur chaleureuse maison résulte de la mise en commun de leur expertise respective.

Propre et lisse, l'extérieur est passablement neutre, comme pour ne pas attirer l'attention. À l'instar de toutes celles du voisinage, la porte d'entrée en chêne massif donne directement sur le trottoir. Mais une fois à l'intérieur, c'est la surprise : un décor éclectique nous attend, mélange réussi de contemporain, de campagnard et d'esprit Arts and Crafts. C'est petit et invitant.

Une maison moderne - et de fabrication récente - avec le cachet d'antan. Le choix de planchers en chêne et de meubles en bois accentue cette impression.

Le rez-de-chaussée est constitué d'une cuisine laboratoire et d'une salle à manger attenante au salon. Un blanc crème très riche recouvre tous les murs, à l'exception de ceux de la cuisine, rouge vif. «C'est ma couleur préférée», confie la dame, qui l'a semée en «accent» un peu partout sur les deux niveaux.

Un plancher de chêne d'un caramel soutenu réchauffe et unifie les pièces. Les marches et les contremarches de l'escalier en sont recouvertes, créant un heureux contraste avec les barreaux pâles de la rampe. Soucieuse d'utiliser chaque pouce carré de son chez-soi, la propriétaire a aménagé sous l'escalier une salle d'eau qu'elle appelle son «powder-room». Elle l'a peinte d'un turquoise inspiré.

La lumière qui adoucit

Dans la maison, les objets et les époques se mélangent de façon réussie. D'un autre temps, l'horloge ajoute de la noblesse à la décoration.

Des fauteuils de cuir, une causeuse beige et rouge, des tables, des vaisseliers, des buffets et des armoires de bois, des rideaux duveteux qui glissent sur la tringle pour laisser apparaître la cour, une carpette, les sculptures du fils, des toiles assorties au décor : ce n'est pas zen ici, c'est même chargé, mais la lumière insuffle une douceur apaisante.

L'étage est aussi charmant. La grande chambre champêtre est peinte d'un jaune citron très gai. Un édreron et des rideaux fleuris, tout de jaune, de blanc et de rouge, tonifient le mobilier en érable d'une élégante sobriété. «Je ne baisse jamais les stores, pour voir mon arbre», souligne madame.

Tout à fait contemporaine, la salle de bains se veut simple et esthétique avec son évier surélevé et sa robinetterie apposée directement au mur.

Le bureau sert aussi de chambre d'amis, grâce à un lit escamotable. Une grande table antique fait office de pupitre. «Elle est en bois de rose et elle date du début du (XXe) siècle, explique-t-elle. C'était un ancien piano de table.» Elle est appuyée sur un mur garni de quatre fenêtres.

Cet intérieur ne serait pas si douillet sans ses luminaires. La plupart sont ornés de vitraux, mais chacun est unique et s'inscrit dans l'esprit de la pièce. Ils démontrent que dans un décor personnel, chaque détail compte.