(Strasbourg) L’Union européenne ne doit pas redouter un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et saisir l’occasion pour devenir plus forte, a affirmé mardi le premier ministre belge Alexander De Croo dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE.

« Si 2024 nous apporte à nouveau “America First”, ce sera plus que jamais l’Europe seule face à elle-même », a déclaré M. De Croo devant les députés européens réunis en plénière à Strasbourg.

« Nous ne devons pas redouter cette perspective. Nous devons la saisir, en plaçant l’Europe dans une position plus solide, plus forte, plus souveraine et plus résistante », a-t-il ajouté.

M. De Croo s’exprimait au lendemain de la victoire de M. Trump à la primaire républicaine de l’Iowa qui est venue consolider son statut de favori républicain à l’élection présidentielle américaine de novembre.

Quelle qu’en soit l’issue, « il est très important que les puissances démocratiques occidentales comme l’UE et les États-Unis continuent de travailler étroitement ensemble », a déclaré de son côté le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.

« C’est la meilleure manière de relever les défis posés par les régimes autoritaires et le contexte géopolitique actuel », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse mardi à l’issue d’une réunion des ministres européens des Finances.

Mais « il est également clair que l’UE doit renforcer sa propre résilience économique, sa sécurité économique et ses capacités de défense », a-t-il ajouté, soulignant que ces sujets « seront au cœur de l’agenda de l’Union européenne dans les mois et les années à venir ».

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche inquiète les Européens, qui redoutent de voir l’ancien président américain interrompre le soutien de son pays à l’Ukraine au moment où l’UE peine à maintenir son aide militaire et financière à Kyiv.

Ils s’inquiètent aussi des conséquences sur les négociations concernant la lutte contre le réchauffement climatique, ou au Proche-Orient, en raison de la proximité de Donald Trump avec l’actuel premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou – qui n’est pas favorable à une solution à deux États défendue par l’UE et le président américain Joe Biden.