Dix-huit ans après, les restes du premier militaire américain tombé pendant la Guerre du Golfe ont été retrouvés en Irak.

Le 17 janvier 1991, lors de la première nuit de l'opération Tempête du Désert, le FA-18 du pilote de la marine américaine Michael «Scott» Speicher avait été abattu au-dessus du désert dans le centre-ouest de Irak. C'est là qu'il a été apparemment enterré par des bédouins, les sables dissimulant son sort pendant toutes ces années, selon l'armée.

Le Département de la Défense a annoncé dimanche avoir reçu le mois dernier de nouvelles informations d'un citoyen irakien qui a permis aux Marines de retrouver des restes osseux. L'Institut de pathologie des forces armées américaines a finalement identifié samedi les restes du pilote.

Michael «Scott Speicher» avait été déclaré mort par le Pentagone quelques heures après sa disparition. Dick Cheney, alors secrétaire à la Défense, était venu à la télévision annoncer que les Etats-Unis avait subi leur première perte de la guerre.

Mais dix ans plus tard, la marine américaine avait décrété le pilote «disparu en opération» en l'absence de preuve de son décès. En octobre 2002, son statut avait été modifié une nouvelle fois pour passer à «disparu/capturé», même si le Pentagone n'avait jamais révélé les éléments permettant de penser à une éventuelle captivité dont il disposait.

Au fil des ans, la marine américaine avait été accusée de n'en avoir pas fait suffisamment, notamment juste après la chute de l'appareil, pour retrouver le pilote de 33 ans. Lieutenant-commandant au moment de sa disparition, Michael Speicher avait continué d'être promu, son sort n'étant pas établi, et atteint le grade de capitaine.

Sa famille de Michael Speicher, originaire de la région de Jacksonville en Floride, n'avait pas cessé de presser l'armée américaine d'en faire davantage pour établir le sort du pilote.

Un de ses anciens camarades de lycée, qui avait fondé une association pour la libération du pilote, a raconté dimanche que sa plus grande crainte était que son ami eut été capturé vivant et torturé.

«Tout cela a été tellement irréel pour toutes les personnes qui ont connu Scott», a déclaré Nels Jensen, 52 ans, qui vit aujourd'hui en Arkansas. Il a dit que son association avait regretté que l'armée n'ait pas envoyé une équipe de recherche et de secours après le crash et avait ensuite été encore étonné quand les premières informations sur une éventuelle capture avait émergé. ôôVraisemblablement, cela n'arrivera plus jamais que notre armée n'envoie pas une équipe de recherche et de secours pour un soldat tombé en service», a-t-il dit. AP