La coalition internationale contre le groupe État islamique a éliminé au moins 50 000 combattants de l'EI en Irak et Syrie depuis le début de ses frappes en août 2014, a estimé jeudi un responsable américain de la Défense.

«Je ne fais pas dans le comptage morbide, mais ce chiffre veut dire quelque chose, il a un impact sur l'ennemi», a-t-il déclaré.

Le Pentagone s'est montré jusqu'à maintenant discret sur les estimations de pertes infligées au groupe État islamique (EI). Une prudence qui remonte notamment à la guerre du Vietnam, pendant laquelle les responsables américains ont annoncé régulièrement des pertes énormes chez leur ennemi - avant de perdre la guerre.

Dans un briefing en vidéoconférence depuis Bagdad, le colonel John Dorrian, un porte-parole militaire de la coalition, a souligné de son côté l'ampleur des pertes enregistrées par l'EI dans la bataille de Mossoul en Irak.

«Des centaines de combattants sont morts», a-t-il estimé. L'EI envoie au combat «des jeunes combattants, malheureusement des adolescents», a-t-il affirmé.

Les véhicules piégés utilisés par l'EI à Mossoul n'ont plus la même sophistication, a-t-il ajouté. Les jihadistes utilisent désormais «des véhicules traditionnels» plutôt que les véhicules blindés qui sont beaucoup plus difficiles à arrêter.

«Leurs ressources commencent à s'épuiser», mais la situation «reste extrêmement dangereuse», a-t-il estimé.

D'une manière générale, le responsable de la Défense s'est félicité, sous couvert d'anonymat, de ce que la coalition ait mené «la campagne de frappes la plus impeccable jamais réalisée», du fait du nombre relativement réduit de victimes civiles par rapport aux précédentes campagnes de bombardement.

La coalition a mené près de 16 600 frappes sur l'Irak et la Syrie depuis août 2014.

Elle a reconnu sa responsabilité dans la mort d'au moins 173 civils dans les deux pays, mais elle est accusée de sous-estimer ce bilan. L'ONG Airwars, basée à Londres, estime ainsi que les bombes de la coalition ont tué en réalité plus de 1900 civils.

Le responsable américain a confirmé que la coalition a assoupli ses règles il y a environ un an et demi en ce qui concerne le nombre de victimes civiles qui peut éventuellement être accepté, si l'objectif militaire le justifie.