Le ministère russe de la Défense a rejeté mercredi les accusations «fausses» et «sans preuves» d'Amnistie Internationale, affirmant que la Russie a tué des «centaines de civils» dans ses raids aériens en Syrie, dirigés selon Moscou contre les «terroristes».

«Nous avons pris connaissance de ce rapport. Une fois de plus, il n'y avait rien de concret ni de nouveau dedans: toujours les mêmes clichés et les mêmes fausses informations que nous avons déjà dénoncés avant, à plusieurs reprises», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, lors d'une conférence de presse.

L'ONG «explique déjà dans la préface que tous les faits exposés dans le rapport ont été obtenus à distance, lors d'entretiens téléphoniques avec des soi-disant défenseurs des droits de l'Homme locaux», a-t-il souligné.

M. Konachenkov a dénoncé le recours fréquent par Amnistie Internationaleaux «expressions du genre "des frappes russes présumées" ou "d'éventuelles violations du droit international" sans la moindre preuve».

«Amnistie Internationale affirme que dans les zones qui auraient été visées par les frappes russes, il n'y avait pas de cibles militaires ou de militants armés», a-t-il poursuivi. «Mais ils ne peuvent pas le savoir et n'ont pas les moyens pour le vérifier», a insisté le porte-parole.

Les frappes aériennes en Syrie sont aussi effectuées par l'aviation de la coalition menée par les États-Unis et par les forces aériennes syriennes, a-t-il rappelé, en déplorant une «mauvaise coordination» de ces efforts dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI).

«Pourquoi Amnistie ne parle que des actions russes?», s'est-il interrogé, en dénonçant ces «accusations gratuites».

Dans un rapport rendu public mercredi, Amnistie Internationale a accusé la Russie d'avoir tué des «centaines de civils» et causé «des destructions massives» dans des raids aériens qui «bafouent le droit international humanitaire».

L'ONG, dont le siège est à Londres, a par ailleurs affirmé que la Russie avait eu recours à «des bombes à sous-munitions», interdites par les conventions internationales.

«L'aviation russe n'utilise pas de bombes à sous-munitions (...). Il n'y en a pas dans notre base en Syrie», a assuré M. Konachenkov.

La Russie mène depuis fin septembre des frappes aériennes contre les «groupes terroristes», dont l'EI. Mais les pays occidentaux et arabes accusent Moscou de frapper surtout l'opposition modérée et d'autres groupes de l'insurrection sunnite.