Le mouvement Scouts Australia a présenté vendredi « sans réserve » ses excuses aux enfants qui ont été victimes d'agressions sexuelles dans ses rangs.

Après une décennie de révélations, le gouvernement australien avait finalement cédé en 2012 aux pressions et créé une Commission d'enquête royale sur les réponses institutionnelles aux crimes de pédophilie.

Cette Commission, qui a rendu fin 2017 un rapport accablant, avait été contactée par plus de 15 000 personnes disant avoir été victimes d'actes pédophiles impliquant l'Église, des orphelinats, des clubs de sport, des écoles ou des organisations de jeunesse pendant des années, sans que les soupçons débouchent sur des enquêtes.

« Nous présentons sans réserve nos excuses à ceux qui ont eu à subir des abus alors qu'ils étaient scouts », a déclaré dans un communiqué le chef de Scouts Australia, Philip Harrison.

« Nous avons manqué à nos obligations et nous vous présentons nos excuses pour la douleur que cela a causée ».

L'organisation, affiliée à l'Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) basée à Genève, fait partie des entités qui ont annoncé leur participation à un dispositif national d'aide aux victimes censé leur fournir une assistance psychologique et des dédommagements financiers, et qui avait été créé après le rapport de la Commission royale.  

M. Harrison a expliqué que Scouts Australia avait « beaucoup appris » à l'écoute des témoignages des victimes de violences sexuelles et de la Commission royale, après « ne pas vous avoir écouté quand certains d'entre vous partageaient vos histoires avec des adultes auxquels vous faisiez confiance ».

Scouts Australia, association présente en Australie depuis plus d'un siècle, a dit revoir en permanence ses dispositifs nationaux de protection des enfants.

Dans son rapport, la Commission royale avait estimé en décembre que l'Australie avait « gravement manqué à ses devoirs » envers ses enfants pendant des décennies.

Plus de 4000 institutions avaient été mises en cause - dont de nombreuses entités catholiques - dans ces témoignages souvent très éprouvants au cours d'auditions publiques ou à huis clos.

Le premier ministre australien Scott Morrison doit officiellement présenter le 22 octobre des excuses publiques aux victimes d'abus sexuels au sein des institutions et à leurs familles.