Un Britannique et un Bangladais ont été interpellés pour leur implication possible dans l'attaque d'un restaurant de Dacca en juillet, au cours de laquelle 22 personnes, dont 18 étrangers, avaient été tuées, a annoncé jeudi la police bangladaise.

Hasnat Karim, un Britannique d'origine bangladaise, et Tahmid Khan, un Bangladais étudiant au Canada, ont été interpellés mercredi soir, a indiqué à l'AFP A.K.M Shahidur Rahman, un porte-parole de la police.

Il a précisé que la police avait demandé aux magistrats de pouvoir garder MM. Karim et Khan en détention pendant 10 jours.

Le 1er juillet, au moins cinq hommes avaient pris d'assaut le restaurant Holey Artisan Bakery, situé dans le quartier huppé de Gulshan, massacrant vingt otages, en majorité des Italiens et des Japonais, et tuant deux policiers. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Les deux hommes se trouvaient tous les deux à l'intérieur de l'établissement lors de l'attaque, mais aucun des deux n'a été vu en public depuis le raid des forces de sécurité qui avait mis fin à la prise d'otages le 2 juillet au matin.

Leurs familles ont affirmé que les deux hommes étaient détenus par les forces de sécurité, mais soutenu que rien ne permettait de penser qu'ils étaient liés aux assaillants.

Des médias locaux font cependant état d'un comportement suspect des deux hommes, rapportant que M. Khan aurait été vu une arme à la main tandis que M. Karim aurait été aperçu avec les assaillants sur le toit du bâtiment.

Agé de 47 ans, Hasnat Karim est maître de conférence à la North-South University de Dacca, un établissement privé où ont étudié deux des cinq preneurs d'otages. Plus récemment, il travaillait aussi dans la société d'ingénierie de son père dans la capitale.

Tahmid Khan, 22 ans, étudie à l'Université de Toronto.

La police a accusé samedi un ressortissant canadien d'être l'un des cerveaux de l'attaque. Il s'agit de Tamim Chowdhury, qui possède la double nationalité canadienne et bangladaise et dont le sort est inconnu.

M. Chowdhury était arrivé au Bangladesh depuis le Canada il y a trois ans, et depuis lors, dirigeait et finançait une campagne de radicalisation de jeunes musulmans, ont déclaré à l'AFP des officiers informés de l'enquête en cours sur les récents attentats dans le pays.

Agé d'une trentaine d'années, il est soupçonné par les services antiterroristes de diriger une faction du Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit et accusé du meurtre de dizaines d'étrangers ou de membres de minorités religieuses.

L'EI avait revendiqué le massacre perpétré à Dacca le 1er juillet et publié des images du carnage avant l'assaut donné par la police, mais les autorités du Bangladesh nient la présence de tout groupe djihadiste international dans le pays, et ont rejeté la responsabilité des récents attentats sur le JMB.