Le parlement indien a adopté mardi une loi alourdissant les peines contre les jeunes âgés de 16 à 18 ans condamnés pour viol ou meurtre, après la levée de boucliers provoquée par la libération d'un jeune homme impliqué dans une agression en 2012.

«Je crois que le oui l'a emporté, le oui l'a emporté, la loi est passée», a déclaré le porte-parole de la Chambre haute P.J. Kurien, à l'issue d'une journée de débats sur la loi.

La libération dimanche du plus jeune condamné dans l'affaire du viol collectif et du meurtre d'une étudiante dans un bus à New Delhi en décembre 2012 avait suscité des appels généralisés en faveur d'une modification de la législation existante.

La nouvelle loi va permettre de condamner à des peines de sept ans minimum de détention dans des centres spécialisés les jeunes âgés de 16 à 18 ans poursuivis pour viol ou meurtre, qualifiés de «crimes odieux».

Ils ne pourront toutefois être condamnés à la peine de mort.

Le jeune homme libéré avait été condamné à trois ans de prison, peine maximale prévue pour les mineurs, car il avait 17 ans au moment des faits.

Les parents de la jeune étudiante en kinésithérapie Jyoti Singh ont accueilli avec satisfaction l'adoption de la loi.

«Je suis satisfaite que la loi ait été adoptée par la chambre haute mais au fond de moi je suis triste que ma propre fille n'ait jamais obtenu justice», a déclaré la mère de la victime, les larmes aux yeux, après avoir assisté au parlement à l'adoption de la nouvelle législation.

Six hommes avaient participé à l'agression survenue dans un autobus privé en décembre 2012 à New Delhi.

La victime venait de passer la soirée au cinéma avec un ami. Le couple avait été séquestré à bord du véhicule, où la jeune femme a été violée tour à tour par ses agresseurs, y compris avec une barre en métal, avant d'être jetée sur le bord de la route.

Elle était morte d'une hémorragie interne près de deux semaines après dans un hôpital de Singapour.

Quatre adultes avaient été condamnés à mort en 2014 et fait appel de leur sentence. Le sixième participant s'est suicidé en prison avant le procès.

Aux termes de la nouvelle loi, un mineur accusé de «crimes odieux» -viol, meurtre ou attaque à l'acide- sera examiné par un comité de psychologues et d'experts en comportement social afin de déterminer s'il doit être jugé en tant que mineur ou en tant qu'adulte.

La décision sera prise par un tribunal de mineurs qui devrait aussi décider d'un plan de réinsertion.

En 2015, plus de 1000 mineurs de plus de 16 ans ont été arrêtés pour crimes sérieux ou odieux à New Delhi - souvent qualifiée de capitale du viol en Inde- , selon Maneka Gandhi, ministre du Développement de la femme et de l'enfant.